Avant de vous emmener faire un tour à la campagne, je voulais faire un gros plan sur quelques façades et leur technique de réalisation.

Bien sûr,  il y a d'abord les fresques, comme ici:

Et plus moderne:

Et il y a le sgraffite. C'est une technique qui consiste à poser sur la façade deux enduits de couleurs différentes.  Une fois sec, on gratte l'enduit supérieur jusqu'à ce que la couche inférieure apparaisse.  Cette technique donne de la profondeur au dessin ,créant une impression de volume. Voilà quelques exemples :

Et bien sûr,  sculptures et statues ajoutent encore de la richesse aux belles demeures:

Promis, la prochaine fois,  je vous emmène à la campagne!

Krtek (se prononce Kertek) ça veut dire taupe en tchèque...... c'est donc là que notre petit ami au nez rouge, créé en  1956 par Zdenek Miler et qui est devenu un ami des enfants nous a accompagnés.

Nous étions donc partis avec un mois devant nous, nous sommes rentrés au bout de trois semaines, nos animaux commençant à nous manquer.

Voilà en gros l'itinéraire que nous avons suivi.

La République tchèque est un pays qui m'a laissé un goût mitigé et je vais vous expliquer pourquoi.

Tout d'abord,  lors de la préparation,  j'avais bien compris les difficultés de stationnement qui nous attendaient, avec des parkings peu nombreux, très souvent payants ou/et loin des sites à visiter. Cela n'aurait pas posé de problème si nous avions été tous les deux, marcher ne nous effraie pas. Mais un ami a voulu se joindre à nous pour le voyage, et lui, il ne peut pas marcher, ayant un problème au genou ( bien sûr,  il a proposé de nous attendre sur les parkings pendant que nous allions visiter, mais mes scrupules m'ont empêché de l'y laisser trop souvent. J'ai donc renoncé à de nombreux sites de randonnée et à des châteaux haut perchés que j'aurais souhaité visiter.)

Ensuite, les Tchèques ne sont pas à proprement parler un peuple accueillant, même envers les touristes. Ils ne font aucun effort pour parler une autre langue que la leur, que ce soit l'allemand ( langue officielle jusqu'en 1968) ou l'anglais, ne sont aucunement souriants, ni liants.... Tout est uniquement écrit en tchèque,  les visites sont aussi en tchèque,  on a parfois droit à un fascicule explicatif en anglais mais les guides n'ont aucune considération pour nous. Et pendant qu'on lit le document, on rate évidemment les choses à voir.....Bien sûr,  c'est une généralité,  nous avons rencontré une ou deux personnes sympathiques et heureuses d'échanger avec nous, mais ce fut beaucoup trop rare en comparaison avec l'indifférence ou le désir affiché de se débarrasser de nous au plus vite. D'ailleurs,  nous n'avons pas vu "d'etrangers"  (résidents ou touristes)en République tchèque,  seulement des chinois qui tiennent toutes les mini épiceries dans les villes et les quelques boutiques de souvenirs "made in China" que nous avons croisées( et qui ne sont pas plus agréables que les Tchèques !)

Enfin, sites naturels, châteaux et musées ont des horaires d'ouverture très restreints (10h-15h au maximum) , ce qui ne permet pas d'en visiter deux le même jour et nous laisse une fin de journée assez désoeuvrée. 

Maintenant,  si je ne vous ai pas trop dégoûté,  je vous emmène à la rencontre des choses belles, agréables, surprenantes......

 Tout d'abord, la Tchéquie est un réservoir de nature, le pays est petit mais les parcs naturels recouvrent une grande partie du territoire. C'est le paradis des randonneurs et des cyclo touristes, avec des chemins partout, des pistes cyclables aussi, des espaces verts au coeur des villes comme de véritables poumons d'oxygène pour les habitants qui viennent en foule s'y promener après leur journée de travail( qui finit apparemment assez tôt,  vers 16-17h)

Ensuite, de par la grande discipline qui règne,  on se sent "en sécurité ", tout l'environnement est propre, il n'y a pas d'incivilité, pas de haussement de voix ni aucun débordement,  pas de personnes ivres dans la rue malgré la consommation gargantuesque de bières,  pas de stress ou de gens pressés... On se sent bien à  flâner sans contrainte.

Enfin, l'architecture tchèque,  urbaine ou rurale, paysanne ou royale offre un ensemble de formes, de matériaux, de techniques de construction et d'ameublement aussi vaste tant par sa diversité que par son goût artistique.

Alors, pour cette fois, je vous emmène visiter les petites villes, laissant Prague pour plus tard.

Toutes sont construites sur le même plan,avec une place centrale où tout se passe. La place est souvent un long triangle, avec une église à sa pointe et une colonne de la Trinité qui s'élance vers le ciel  au tiers du triangle. Autour, d'autres églises (protestante notamment ),des bâtiments administratifs et des arcades qui abritent les chalands fréquentant les boutiques, bars et restaurants.

Mon texte est déjà bien long, place aux photos!

CHEB

LOKET

NOVY BOR

MLADA BOLESLAV

HRADEC KRALOVE 

KUTNA HORA

TELC

Voilà un aperçu de la beauté des petits centres villes où nous avons pris plaisir à flâner le nez en l'air, ou bien une glace italienne à la main.

La prochaine fois,  je vous donnerai quelques détails techniques sur les façades des maisons ainsi que les divers éléments décoratifs des bâtiments. 

Quel temps ,quel temps! Nous avons retrouvé le jardin de la Musaraigne sous la pluie, avec de l'herbe haute pour les Chéries et des températures beaucoup plus basses qui nous ont fait remettre les pulls.

Le temps de remettre en route notre petite vie ici et de récupérer de la fatigue de la migration, je partage avec vous une dernière image du jardin de la Tortue que nous avons laissé sous le soleil et sans eau.

Le petit cactus offert par une mamie portugaise il y a deux ans est devenu grand et nous a offert une magnifique floraison éphémère !

Luna a surveillé la croissance des fleurs jour après jour avec intérêt,  et un matin.....

Bon mois de Mai à toutes!

Tout d'abord, je tiens à  vous remercier toutes et tous pour vos gentils commentaires laissés sur mes derniers articles et auxquels je n'ai pas répondu par manque de temps, mais je les ai bien lus et ils m'encouragent à poursuivre mes publications. Alors merci encore à vous!

Courant Avril, des amis normands sont venus nous rendre visite quelques jours au cours de leur road trip en camping car. 

Après des retrouvailles dans la fraîcheur de notre maison en attendant une baisse des températures,  nous avons poursuivi le voyage avec eux quelques jours, direction l'océan.

Pour l'occasion,  j'avais emmené Cédric qui attendait impatiemment sur mon bureau de retrouver la mer, avec son t-shirt et son maillot de bain tout juste cousus.

Ne dérogeant pas à  notre habitude, nous avons fait un petit arrêt dans le complexe minier de la mine de Sao domingos, profitant des couleurs de la mine à ciel ouvert et de son lac intérieur. 

Puis, naturellement,  nous avons suivi l'ancienne voie de chemin de fer qui convoyait le minerai juste qu'à Pomarão. C'est sur les anciens quais de déchargement longeant le Guadiana que nous avons fait notre premier tipi, avec une belle balade du soir entre les ruelles de ce village à  flanc de berge.

Le lendemain, nous continuons par Mertola,  toujours aussi majestueuse sur son rocher veillant sur les sentiers de Jérusalem et st Jaques de Compostelle et l'oeil toujours rivé sur le Guadiana.

Le Guadiana est un peu le fil conducteur de notre région, un fleuve encore sauvage qui se laisse dompter quelques temps par l'immense barrage d'Alqueva, avant de retrouver sa liberté jusqu'à l'océan. Mi portugais, mi espagnol, il marque une frontière naturelle difficile à franchir entre les deux pays. Pas de pont entre Pomarão et vila Real de Santo Antonio,  soit plus de 100 kms ( et le pont de Vila Real de Santo Antonio est encore bien récent,  la traversée s'effectuant auparavant en bac).

Nous longeons donc ce large ruban en traversant Alcoutim puis les petits villages de pêcheurs qui s'étendent sur ses berges. Nous franchissons l'Odeleite, un de ses affluents qui forme un immense barrage un peu plus haut, sur lequel nous assisterons au coucher de soleil.

Deuxième tipi à  Vila Real de Santo Antonio,  sur le parking d'un supermarché.  Pas extra niveau paysages,  mais calme la nuit et nous permettant un tour en ville en soirée et une longue balade nocturne sur l'étroite jetée qui accompagne le fleuve dans sa fusion avec l'océan.

Pour ce deuxième jour, nous profitons de la plage, à Monte Gordo d'abord, avec une balade dans la pinède à la recherche des caméléons ( recherche vaine, nous ne surprendrons qu'un gros lézard), puis sur les passerelles de bois qui longent la plage jusqu'au port de pêche à sec.Les bateaux sont sortis de l'eau par un tracteur qui les traîne sur la plage.

Cacela Velha est un petit village incontournable de l'Est de l'Algarve. Il a su garder ses maisons traditionnelles à l'enduit blanc et ses cheminées typiques . Avec son fort planté là en haut de la falaise dominant la lagune, il offre un panorama toujours aussi exceptionnel, que ce soit à marée haute ou marée basse.  Un immense escalier permet de descendre jusqu'à la lagune et de longer la côte .

Nous finirons la journée par la plage de Barril à Tavira, longue plage de sable fin accessible par une passerelle qui traverse la lagune , puis un petit train qui parcourt le petit kilomètre jusqu'à l'ancien village de pêcheurs et le cimetière des ancres (dont je vous ai parlé  dans un précédent article).

Nous passerons la nuit un peu en dessus de Tavira, au Pego do inferno, un endroit apparemment assez sauvage à visiter, mais malheureusement,  les traitements entrepris le matin par les cultivateurs sur les champs d'orangers nous chasseront vite de notre tipi.

La visite du jour sera pour Ponta da Piedade, à  Lagos. Il nous faut plus d'une heure par la nationale qui suit la côte de loin pour rejoindre l'océan et ses superbes falaises découpées dans la roche aux couleurs chaudes.

Cet endroit est une découverte pour nous, alors que nous n'avions pour l'instant emprunté qu'un itinéraire que nous avons l'habitude de faire avec les amis en visite. Nous passerons là une bonne partie de la journée avant  de poursuivre vers la côte Ouest jusqu'au village de monte Clerigo et la plage de Carrapateira , avant de rejoindre des amis installés près d'Aljezur.

Le petit paradis d'Éric et Michelle est toujours aussi ressourçant, lové au pied de sa forêt de pins et avec un petit jardin qui pousse presque tout seul au creux de sa vallée. C'est d'ailleurs avec les légumes du jardin que nous partageons  le dîner. 

Le lendemain, après un tour au marché local et un poulet frites, nous quittons nos hôtes pour poursuivre la tournée des plages. D'abord Odeceixe avec sa double plage, côté océan  et côté fleuve,  très appréciable  lorsque les vagues sont trop fortes. Et le cap Sardao, où je ne manque pas d'aller voir les cigognes acrobates qui nichent à l'aplomb des falaises, face à l'océan déchaîné. 

Il est l'heure de nous séparer de nos amis qui vont continuer leur visite du Portugal vers le Nord. Nous, nous allons rentrer tranquillement dans notre monte et préparer notre migration printanière. 

Il y a 15 jours, nous avons profité que le temps ne soit pas encore trop chaud pour faire une belle balade en moto, à petite vitesse, visière ouverte, pour profiter des parfums des fleurs.

Nous avions déterminé un but à notre virée : le monastère en ruine de Tomina, perdu quelque part dans "le Montado" près de Barrancos, à la limite de la frontière espagnole.

Après avoir bien roulé sur la belle route de crête menant à Barrancos, nous prenons une piste en terre sur quelques kilomètres.....

mais voilà que la voie est interrompue par un immense portail fermé : le monastère se situe à l'intérieur de cette réserve municipale et n'est malheureusement accessible que sur rendez-vous et en groupe.....

Voilà une photo prise sur internet de ce que nous n'avons pas pu voir.....

Malgré notre déception,  l'endroit s'ouvre en une petite clairière où serpente un ruisseau, lieu très agréable où nous décidons de pique-niquer à  l'ombre d'un petit chêne. Un couple de guêpiers virevolte autour de nous et une colonie de vautours tourne au-dessus de nos têtes, l'air est silencieux sous le soleil de midi.

Après une petite sieste, nous optons pour continuer un peu la route vers Barrancos. Je veux aller voir le petit site devant lequel nous étions passé en allant découvrir le château de Noudar. Nous n'avions pu nous arrêter la nuit venant.C'est l'occasion d'y retourner.

Il y a là,  au bord de la rivière Murtega, dans la falaise dominant la rive, une source et une statue de la Vierge la protégeant. De nombreux robinets permettent d'y remplir des bouteilles. 

En longeant encore un peu la rive, en aval, nous découvrons le moulin da Pipa, ancien moulin à eau traditionnel dont on retrouve aussi de nombreux exemplaires sur le Chança et le Guadiana, les deux fleuves entourant la montagne de Serpa.

Ces moulins étaient utilisés pour moudre la farine. Par des sentiers muletiers, les convois d'ânes descendaient les grains au bord de la rivière pour en remonter ensuite les sacs de farine.

Leur construction donne l'impression d'un bunker ou d'un navire retourné. Une grande voûte de maçonnerie grise leur sert de camouflage, ou plus exactement,  cette forme toute arrondie leur permettait de résister aux périodes de crues.

A l'intérieur,  les meules s'activaient pour fabriquer la précieuse poudre bise.

Les turbines, sous le plancher du moulin, étaient mises en mouvement par l'eau qui arrivait par un court chenal souvent creusé dans le rocher des rives. 

Ce moulin était en cours de restauration, des ouvriers refaisaient les enduits à l'intérieur et nous avons pu discuter un peu avec eux, notamment à propos du bâtiment un peu au-dessus, où l'on pouvait encore distinguer une meule et un système de poulie ainsi qu'un support de moteur. C'était le nouveau moulin, mû par la force d'un moteur à combustible, pas sujet aux arrêts provoqués par les crues ou la sécheresse .

Nous avons pris le chemin du retour en traversant la frontière pour rentrer par la dehesa espagnole, longeant les crêtes sauvages couvertes de maquis et de plantations d'eucalyptus. Déjà,  le paysage revêt les couleurs dorées de l'été caniculaire....il est un peu trop tôt.....