• Voilà trois ans que nous faisons de la randonnée au long cours avec nos anesses, nous commençons donc à avoir une bonne organisation et une habitude de cette activité.  Pour répondre aux questions que vous vous posez et apporter notre modeste expérience à ceux qui voudraient se lancer dans l'aventure,  voilà quelques explications concernant le choix des itinéraires, la gestion eau/nourriture/couchage sur le trajet et la gestion des grandes oreilles pendant l'expédition. 

    L'itinéraire 

    Nous randonnons pour l'instant sur une période maximale de 8 jours, ce qui représente environ une vingtaine de kms par jours. C'est un temps suffisamment pour nos ânesses qui ne sont pas ferrées .Nous ne désirons pas réaliser une performance sportive, les ânesses et nous pourrions faire davantage de kms (nous avons déjà eu l'occasion d'en faire une trentaine en une journée), mais notre but est surtout de passer une semaine avec l'essentiel, en compagnie de nos animaux, en découvrant la nature et le patrimoine d'une petite région.

    Pour cela, nous nous concentrons sur des itinéraires déjà existants,notamment les Grpays, des boucles sur 3 à 6 jours proposées par des régions, des communautés de communes ou des associations. Nous n'avons donc qu'à suivre le balisage sur le terrain, accompagné du tracé édité sur sites internet ou papier .

    Une fois l'itinéraire choisi, je l'étudie attentivement,  déterminant ainsi les difficultés que l'on pourrait rencontrer sur le parcours pour les ânesses, comme par exemple les traversées de villes, les routes importantes avec du fort trafic, les passages à gué ou les passerelles. Les guides sont rédigés pour des hommes et très souvent les passerelles sont impraticables pour les animaux (métallique,  à claire-voie, trop étroite, branlante,...). Je conçois alors les déviations possibles de notre itinéraire,  les notant en rouge sur mon road-book .

    Les Rand'âneurs:questions/réponses

    J'imprime mon road -book en format A5, sur feuilles libres, ce qui me permet de prendre chaque jour la feuille correspondant à la partie du parcours et pouvoir la plier en deux et la chiffonner dans ma poche.

    Notre itinéraire est donc connu virtuellement, mais nous ne l'avons jamais parcouru physiquement. Nous partons donc à l'aventure, ne connaissant pas à l'avance l'état du terrain et les lieux d'arrêt pour les pauses pique-nique ou bivouac.

    Manger et dormir

    Nous avons pour nos ânesses, vu leur petite taille, seulement des bâts de petite randonnée,  avec des sacoches de petite contenance et nous emmenons donc l'essentiel.

    Les Rand'âneurs:questions/réponses

    Pour l'hygiène,  brosse à dents,peigne, mini savon,1 essuie-main, le tout tient dans un gant de toilette.

    Pour la garde-robe, un pull, un poncho pluie/vent,un t-shirt de rechange servant de pyjama si besoin,  un sous-vêtement (qui fera turn-over , lavé le soir et séchant la journée sur les sacoches). Tout le reste est sur nous....

    Pour le couchage, une tente,un sac de couchage, un tapis de sol mousse roulé et un coussin gonflable (les nôtres sont à changer, nos pulls ont pris le relais à la dernière rando ).Nous utilisons les tapis de bât des ânesses pour faire un matelas de sol de tente, ce qui rend le sol plus agréable pour nous et en même temps, permet de les ranger au sec.

    Les Rand'âneurs:questions/réponses

    Pour trouver le tipi du soir(le bivouac, ou le spot pour les inconditionnels), nous commençons à chercher visuellement un lieu en fin d'après-midi. Si nous trouvons un commun ou un lieu public où nous pouvons nous installer sans gêner la  population,c'est parfait. La plupart du temps, nous abordons les habitants des hameaux traversés,  leur demandant s'ils connaissent un petit coin. Cela donne l'occasion de belles rencontres et le voyage avec les ânes (ou des enfants)favorise l'échange. Nous commençons cette recherche assez tôt pour trouver avant le soir, car sur certains tronçons,  on peut ne voir personne , ni aucun emplacement adéquat avant longtemps. Donc, mieux vaut tenir un endroit plus tôt  que courir et "squatter"le bord d'un chemin pour une mauvaise nuit!

    Pour manger, nous emmenons une kettle, une sorte de bouteille creuse avec double paroi qui nous permet de faire de l'eau chaude avec quelques bouts de brindilles ou des pommes de pins. C'est bien d'avoir un peu de papier aussi pour la démarrer (stocké dans sa cheminée). Faire de l'eau chaude est essentiel, non seulement pour le thé ou le café du matin ,mais également pour les repas qu'il faut réhydrater.

    Les Rand'âneurs:questions/réponses

    Voilà le contenu alimentaire des sacoches au départ  de la rando:

    du périssable préparé la veille:

    Cake salé 

    Oeufs durs

    Riz cuit

    1 concombre

    1saucisson (ou du jambon cru)

    1 fromage à pâte sèche (style Cantal, comté, chaussée aux moines)

    4 pommes

    Du pain

    Ces aliments ne se conserveront que 3 jours maximum,nous emmenons alors aussi de la matière sèche pour les jours qui suivent, matière sèche mise en sac plastique pour gagner de la place:

    Céréales petit déjeuner

    Grains de couscous

    Biscuits

    Pâtes asiatiques (vite prêtes dans l'eau chaude)

    Une tablette de chocolat (ce n'est pas une bonne idée,  parce que ça fond vite, mais on ne peut pas s'en empêcher... un carré de chocolat,c'est un vrai réconfort!)

    Quelques sachets de thé et sticks de café 

    Fruits secs(pruneaux, figues, abricots)

    Une ou deux boîtes de sardines (ou thon)

    Tout cela représente déjà beaucoup et remplit aisément deux sacoches latérales des bâts, mais par expérience,  nous savons qu'il est difficile de se réapprovisionner en cours de route: sur les trois randonnées que nous avons effectuées,  nous n' avons pu faire des courses qu' une seule fois(traversée d'une petite ville avec un supermarché ).S''il existe des épiceries de village, il y a beaucoup de chance qu'elles soient fermées pour l'été ou définitivement par manque de clients, ou que vous ne passiez pas devant aux heures d'ouverture. Donc, nous prévoyons la rando en autonomie alimentaire complète,  avec des repas frugaux,en essayant de ne pas tout manger les premiers jours!

    Pour l'eau, nous prenons dans nos petits sacs à dos une petite bouteille de 1 litre pour boire en cours de marche. Sur chaque sacoche latérale,  nous glissons une bouteille de 2 litres entourée d'un vieux joint caoutchouc, évitant ainsi qu'elle ne glisse dans les cahots des chemins. Nous avons donc 10 litres en tout.

     

    Les Rand'âneurs:questions/réponses

    Vous l'avez compris, il n'y a pas de respect de chaîne du froid, ni d'apero!

    Nous essayons de régulièrement maintenir notre plein d'eau, soit en remplissant aux fontaines publiques ou dans les cimetières,  soit en demandant aux  habitants. 

    Ce qui nous manque le plus sur la route, c'est le pain. Après trois jours, nous n'en avons plus et c'est une denrée devenue rare dans les campagnes.... 

    Nos ânesses 

    Si notre randonnée est si agréable,  c'est parce que nous ne portons pas sur le dos l'habituel compagnon du randonneur:le sac de 7 ou 10 kgs! Ce sont nos grandes oreilles qui s'en chargent!

    En plus de tout notre matériel,  il faut aussi prévoir pour elles. D'abord, une brosse et un cure-pied pour les soins quotidiens et aussi pour ôter un méchant caillou coincé dans le sabot.

    Les Rand'âneurs:questions/réponses

    Comme je vous le disais au début,  nos ânesses ne sont pas ferrées. Nous évitons de tailler les sabots quelques mois avant de partir, la randonnée batée se chargera seule d'user la corne. Au bout d'une semaine de randonnée, les sabots sont en limite de taille et les ânesses commencent à "marcher sur des oeufs".Si l'on voulait marcher plus longtemps, il sera nécessaire d'investir dans des hipposandales (et cela n'existe pas encore vraiment en taille âne).

    Les Rand'âneurs:questions/réponses

    En plus du matériel de soin, nous prenons également un léger seau de 10 litres pour les faire boire la nuit et en cours de route. Le moment de la boisson est pour l'âne un moment de grande vulnérabilité, il ne prendra le temps de boire que s'il se sent en sécurité.  Leur seau connu les rassure et c'est plus facile d'amener l'eau à l'âne que l'âne à l'eau! Cela dit, un âne boit très peu et un seau de 10 litres suffit amplement pour rassasier les deux museaux.

    Les Rand'âneurs:questions/réponses

    Nous emmenons également le nécessaire pour réaliser un parc pour la nuit. Nos ânesses sont habituées au fil de clôture qu'elles ne franchissent pas, qu'il y ait le courant électrique ou pas. Nous prenons donc une bonne longueur enroulée autour d'un morceau de polystyrène  ainsi que 8 piquets de clôture en fibre de verre, préalablement scié en deux parties qui se mettent bout à bout grâce à des embouts métalliques fixés sur la moitié des piquets. Nous prenons aussi quelques escargots à visser, au cas où. 

    Les Rand'âneurs:questions/réponses

    Au total, le tapis de bât,  le bât lui-même et l'ensemble du chargement pour chaque anesses ne dépasse pas 20 kg, ce qui est très peu pour elles. Par contre, pour nous qui debâtons et rebâtons deux fois dans la journée,  c'est bien suffisant. 

    Lorsque nous débâtons pour la pause de midi ou le soir, nous ne décrochons jamais les sacoches des bâts, elles restent fixées et lorsque nous avons défait les différentes sangles, nous faisons glisser le bât vers l'arrière de l'animal, en le tenant chacun d'un côté avant de le poser à terre à cheval, tel que sur l'âne. Le même mouvement dans le sens inverse a lieu au moment du bâtage . La manœuvre dure beaucoup moins longtemps pour nous et pour l'animal qui lui aussi, à la pause, en profite pour se rouler et aller brouter.

    Le métabolisme des ânes est très économique,  ce qui n'est pas le cas du cheval. Nos grandes oreilles n'ont pas besoin de complément alimentaire,  elles se contenteront de brouter le long d'un chemin en cours de journée,  Pour le soir, il est toutefois mieux de trouver un endroit avec un peu d'herbe, qu'elles puissent brouter toute la nuit. Si vous les parquez  sur de la terre battue, elles auront sans doute davantage envie de passer le fil pour aller chercher à grignoter plus loin.

    Pour protéger nos fidèles compagnes des divers insectes et mouches agaçantes, nous fixons sur les licots des lanières de franges. Avec les mouvements incessants des franges, les mouches ne restent pas. Pas besoin de se gratter ou de se secouer pour s'en débarrasser. Et non, ça ne les gêne pas du tout pour voir, bien au contraire, elles viennent les réclamer si on les oublie.

    Les Rand'âneurs:questions/réponses

     

    Les Rand'âneurs:questions/réponses

    Imaginez que vous êtes derrière le rideau de votre fenêtre , tout près : vous voyez tout à fait ce qu'il se passe dehors... ce sont ceux qui sont dehors, loin du rideau qui ne vous voient pas.... Ces petits filets peu connus et très efficaces se trouvent dans ces grands magasins de sport "Déc...lon" pour quelques €uros.Les nôtres ont déjà plusieurs années et feront encore très longtemps. 

    Voilà! Merci d'avoir pris le temps de lire ce gros pavé,  j'espère qu'il aura répondu à vos questions. Sinon, n'hésitez pas à laisser un commentaire,  je vous répondrai avec plaisir.

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  • Vendredi 10 juillet

    Après une belle nuit bercée par les hululements des chouettes, nous voilà prêts pour une nouvelle journée. Nos hôtes plus matinaux ont déjà pris le chemin de leur travail quand nous prenons la petite route de déviation qui nous conduira jusqu'à la Roche Canillac.

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 2

    Nous franchissons le Doustre par le pont routier avant de remonter vers le village traversé de multiples ruelles,les courrijoux. Nous pourrons admirer les constructions étalées sur les pentes rocheuses un peu plus haut avant de relier notre itinéraire.

     

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 2

    Un petit chemin creux et on débouche sur le plateau, au hameau des Vergnes. C'est l'occasion d'une nouvelle rencontre avec un couple franco-anglais et leur petite fille installés là depuis peu. Avant d'atteindre Champagnac, juste en bas du cimetière, à l'orée du bois et le long d'un petit étang, nous faisons la traditionnelle pause pique-nique-sieste. Pour Marie, ce sera une nouvelle fois l'occasion d'ôter quelques tiques, déjà 13 en 2 jours!

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 2

     

    De Champagnac, nous atteignons par la liaison la boucle Sud du circuit. il va falloir être un peu plus attentif au tracé, cette boucle étant balisée dans le sens contraire des aiguilles d'une montre, ce qui est à l'inverse des deux premières (dommage que les concepteurs n'aient pas pensé à coordonner leur trace).Evidemment, je me trompe de chemin, pas pour très longtemps puisque nous grimpons jusqu'au puy des Bordes,avec le sommet en cul-de-sac. Nous redescendons donc très vite et trouvons le sentier plus à droite entre deux barbelés.

    Nous voilà maintenant en sous-bois pour une très longue descente parmi des cailloux qui roulent sous les pieds, avec des pentes assez importantes où il faut freiner un peu les ânesses entraînées par le dénivelé (les sangles du bât passant derrière les fesses et appuyant en descente leur donnent l'impression qu'on les pousse, surtout pour Morgane qui protège les arrières). Mais les vues parmi les arbres sont très belles et nous sommes à l'ombre pour cette journée où la température sera assez élevée. Je n'ai pas fait de photos sur cette partie, trop occupée par le suivi de l'itinéraire et la descente assez technique.

    Puis nous voilà le long du Doustre pour quelques kilomètres, sur une petite route déserte jusqu'à arriver au village de St Bazile-de-la-Roche. Le village est minuscule, niché dans sa vallée comme une perle dans son huître, on se sent un peu au bout du monde malgré le pont qui traverse la rivière et nous invite à poursuivre plus loin....

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 2

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    Nous résistons à la tentation et après une pause près de l'ancien château, nous attaquons la longue montée qui nous fera retrouver le plateau à Longegoutte,200 mètres plus haut.Peut-être devrions-nous commencer à chercher un tipi?

    C'est en frappant à la première maison du hameau que nous trouvons notre gîte pour la nuit. Guillaume nous accueille dans l'herbe encore bien verte derrière chez lui, un paradis pour les ânesses qui auront de quoi se régaler toute la nuit, et pour nous aussi. Nous pourrons voir de la clairière les chevreuils à l'orée du bois. Et puis, ce n'est pas tout: Guillaume nous offre l'essentiel mais aussi le superflu: bouteille de limonade et muffins aux fruits rouges préparés par Marie, sa compagne, un dessert de rois dans notre aventure!

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 2

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 2

     

     Samedi 11 Juillet

    Notre petit déjeuner sur l'herbe du lendemain est une nouvelle fête. Guillaume, plus matinal que nous, revient de la ville avec un sac de croissants et pains au chocolat juste pour nous. Il a même pensé à nous rapporter du pain (et ça tombe super bien, parce que justement, nous n'en avons plus!). Guillaume a connu les expériences de "baroudeur", il sait ce qui peut apporter du bonheur quand on est en mode "faire avec l'essentiel".

                                  Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 2

     

    La discussion s'engage, s'éternise, on prend des photos avec les Chéries et avec le petit Gabin, fils de Guillaume.... Lorsque nous redémarrons, il est déjà tard...

    Le cheminement sur le plateau reprend, avec le chant chorale de nos deux petites chanteuses (toutes les deux en double cursus chant), le long de petites routes et larges sentiers.Nous faisons quelques entorses à l'itinéraire, dues aux difficultés de repérage des balises (qui, je vous le rappelle, sont en contresens), mais la lecture de la carte permet de ne pas s'égarer.

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 2

    Nous avons parcouru peu de kilomètres lorsque nous atteignons l'étang de la Gane, mais nous avons bouclé l'itinéraire sud. L'unique table de pique-nique étant occupée, nous nous installons par terre, devant la retenue de l'étang, au frais sous les arbres....Pique-nique et sieste, on ne change pas une équipe qui gagne!

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 2

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    Difficile de laisser ce lieu enchanteur et de reprendre le chemin sous le soleil.Heureusement, nous retrouverons vite l'ombre des sous-bois en suivant les pistes forestières. 

     

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 2

     

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 2

     Le temps défile vite et nous voilà déjà en quête d'u nouveau tipi. Tous les étangs que l'on a trouvé sur notre route sont inaccessibles ou privés, pas de terrain communal non plus et très peu d'habitations, ou bien flanquées de panneaux de propriété privée qui nous dissuadent de demander asile.Un pas après l'autre, nous arrivons à Leyssac. On essaie à la première ferme.

    La plupart du temps, l'accueil des agriculteurs en France profonde est assez frisquet et celui-ci ne fait pas démentir les statistiques.Après avoir décliné tous nos pedigree, reçu une leçon de savoir-vivre sur les déchets et les saccages des randonneurs (bien que je pense qu'il n'y en ait pas souvent par ici), il nous indique un champ un peu plus loin, avec du regain pour les Chéries mais pas d'eau.... On fera avec.

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    Et alors que nous avons débâté les filles et commençons à installer les tentes en bordure du champ, notre paysan (un bon type au fond), regrettant sans doute sa rugosité, arrive en voiture pour nous proposer un autre champ,"de l'autre côté", avec un ruisseau. Nous le remercions mais devant le travail de chargement des bâts, nous déclinons sa proposition. Il nous propose alors d'aller faire nos pleins d'eau dans sa grange, on aura "qu'à suivre le tuyau",qu'il dit....

    Gilbert et Marie seront donc de corvée d'eau, Marie en profitera pour laver sa jambe et sa chaussure maculées de boue suite à un pas malencontreux dans une flaque plus tôt dans la journée.Pendant ce temps, Ethel et moi installons le campement et brossons les Chéries.

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    Dimanche 12 Juillet

    Dernier jour de randonnée après une nuit tranquille. Nous n'avons pas vu les cerfs mais nous entendons après quelques centaines de mètres de marche les aboiements du chevreuil, les ânesses ont l'oreille aux aguets, le cri s'éloigne.

    Encore quelques kms pour atteindre le hameau de Pebeyre, qui nous accueille avec une haie de magnifiques hortensias et un immense château caché derrière sa muraille. Nous venons de boucler la partie centre de l'itinéraire.

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 2

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 2

    Nous joignons Mansac par un chemin creux, que Gilbert parcourra une seconde fois dans les deux sens pour récupérer le pull de Marie qui a glissé du dos de Morgane. La matinée passe vite, nous gagnons le Theil, puis Chauzeix, par de larges pistes en sous-bois et des petites routes à faible dénivelé. Perdu dans la forêt, nous trouvons le tracé d'un ancien terre-plain de voie ferrée, peut-être un tronçon du Transcorrézien...

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 2

    Pas d'endroits où s'arrêter manger , ni bordure de chemin, ni semblant de table (en voiture, il y a souvent des haltes avec tables le long des routes, à pied, le randonneur est oublié, pourtant, il a encore plus besoin de s'asseoir!). C'est au hameau de Couderc qu'une dame nous propose spontanément son pré, à l'ombre près d'un ruisseau. Nous récupérons ici aussi une nouvelle recrue: une petite chienne bouvier joueuse et caline qui ne nous quittera que bien plus tard dans l'après-midi....

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 2

    Le repas sera des plus animé avec ce nouvel élément , jeune gardienne de troupeau qui ne pense qu'à rassembler les ânesses, ce qu'elles apprécient moyennement!

    Nous reprenons la route avec "Tchouba", prénom temporaire de notre nouvelle recrue, atteignant très vite le château de Sédières,et retrouvant en même temps une vie animée par les nombreux promeneurs du parc. On slalome entre les étangs du domaine, avec quelques soucis de bâtage et voilà que nous avons bouclé la boucle!

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 2

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 2

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 2

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 2

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 2

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 2

    Il ne nous reste plus qu'à parcourir les quelques kms que nous avons pris dans l'autre sens il y a cinq jours. Les derniers kms sont toujours différents, l'esprit divisé par les souvenirs de l'aventure qui se termine et par le retour à une vie habituelle et confortable.

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 2

    Voilà Eyrein. Jacqueline est là pour nous accueillir, elle nous propose une douche bienvenue (et souvent rêvée!) et nous a préparé un bon repas que nous partagerons ensemble. Nous ne nous étions pas vu depuis très longtemps, ce sont d'agréables retrouvailles.

    L'endroit, avec son petit étang et ses grands arbres, est idyllique, nous camperons une dernière fois ici avant de prendre dans la matinée le chemin du retour....

    Et pour ne pas faillir à la tradition, petit selfie de fin de balade des Rand'âneurs!

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 2

     

    Les étangs:

    Beaucoup ont vu le jour sous l'ancien Régime par décision des seigneurs des lieux qui les ont créés en faisant établir des digues sur les cours d'eau, au sein de larges cuvettes humides.A l'origine aménagés pour la pisciculture, ils ont ainsi offert une ressource supplémentaire au territoire à travers la production et le commerce de poissons d'eau douce.Certains étangs auraient également fait de l'élevage de sangsues pour la médecine.

     

    notes sur l'itinéraire:

    Cet itinéraire, également réalisable en trois boucles d'une journée pour de bons marcheurs, nous permet de côtoyer deux types de paysages très différents et pourtant voisins: la vallée encaissée et dense de la rivière Doustre et les plateaux de pâturages et d'étangs, avec des forêts entretenues et des espaces dégagés.

    La plaquette très complète et agréable, tant dans sa présentation que par son côté didactique est disponible auprès des mairies de la communauté de communes du Doustre et du plateau des étangs , sur leur site internet "www.cc-doustre-plateau-etangs.fr ou par simple demande au 05 55 29 12 46.

    Il est tout à fait approprié à des balades avec les grandes oreilles, même avec les déviations.

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  • Comme chaque année, nous avions prévu un tour à pied avec les grandes oreilles, attendant sagement le déconfinement pour mettre notre projet à exécution.Et à la mi-juin, notre filleule qui a maintenant 17 ans nous demandait si elle pouvait venir faire un tour à la campagne avec une de ses amies (elles aussi avaient envie de sortir après ces semaines enfermées).

     

    C'est donc à six que nous sommes partis pour ce petit itinéraire facile, composé de trois boucles successives (nous permettant d'abréger le parcours en cas de difficultés)entre Egletons et Argentat, en Corrèze. Les ânesses ayant des bâts conçus pour une autonomie de deux personnes, les filles porteront leurs effets personnels dans des sacs à dos.Les ânesses se chargeront des tentes, de nos sacs de couchage,de l'eau et de la nourriture pour 5 jours à quatre.

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 1

    Nous laisserons la vanette et son attelage chez une amie à Eyrein, situé à une dizaine de kms du début du circuit.

    Mercredi 8 Juillet

    A quatre, on n'est pas très matinal et la route sinueuse pour rejoindre Eyrein demande une conduite souple et lente pour ne pas trop éprouver les Chéries. Il ne faut pas qu'elles se blessent avant de partir.

    Nous arrivons donc à Eyrein pour midi et pique-niquons à l'ombre de sa petite église. Charger les bâts, lacer les chaussures, vérifier le matériel et faire le premier pas....

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 1

    La marche commence par de larges pistes forestières et de petites routes en sous-bois. Le parfum enivrant des pins accompagne notre lente caravane. Large, facile et sans dénivelé, l'itinéraire choisi pour rejoindre l'étang Neuf constitue une bonne mise en jambe.

    A l'étang Neuf, nous retrouvons un couple d'amis et voisins venus tout exprès pour nous offrir le goûter et parcourir avec nous quelques kilomètres jusqu'au petit village de Clergoux. A l'entrée du village, le bât de Clara glisse, nous rebâtons et réequilibrons l'ensemble. Ce petit exercice, nous le ferons régulièrement, le contenu alimentaire des sacoches variant sans cesse, il faut veiller à équilibrer le poids pour éviter que ça penche d'un côté ou d'un autre. De plus, n'oublions pas que la charge est plus importante que d'habitude, nous avons deux ados à nourrir et je ne pense pas qu'elles seraient aptes à supporter nos repas frugaux!

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 1

    Laissant nos amis regagner leur chez eux, nous ferons encore quelques kilomètres, échangerons quelques mots avec un cycliste reliant Montpellier à la Charente et nous arrêterons dans un petit endroit idyllique, près de l'étang du bos Redon. Les filles aiment tellement l'endroit que nous nous y installons pour la nuit, nuit gaiement animée par le coassement incessant des grenouilles, relayées au matin par une multitude de chants d'oiseaux!Qui a parlé du silence de la nature?

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 1

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 1

     

    Jeudi 9 Juillet

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 1

     

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 1

    Nous reprenons la route par de petits chemins pour gagner un nouveau plan d'eau bien plus grand celui-là, la retenue de Marcillac-la-Croisille. Après avoir longé la rive un moment, nous reprenons une succession de montées et descentes jusqu'à franchir une première fois le Doustre pour atteindre le petit village de St Pardoux où nous ferons le repas de midi et la sieste à l'ombre de l'église.

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 1

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 1

    Une amusante roulotte trône sur la petite place du village: c'est une exposition d'objets hétéroclites: une pince à linge gante tenant un gant en plastique rose, une tapette à rat coinçant un ourson sylvanian et mille autres petits objets cassés,jouets destructurés...l'art brut à la campagne.

    Un panneau indique l'existence d'une fontaine où nous ferions bien un brin de vaisselle, lessive et toilette..Mais après des renseignements succincts arrachés à un villageois, il semble que nous soyons passés devant en remontant jusqu'au village...Tant pis, on ne redescend pas (parce que ça signifie toujours remonter!!).

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 1

    Un peu après avoir quitté St Pardoux, nous relions la boucle Centre de l'itinéraire par un petit chemin de liaison et nous atteignons le petit hameau du Theillet, passant devant un memorial de la Résistance.

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 1

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 1

    Le chemin se poursuit entre deux maisons, passant devant un vieux puits original. Nous sommes alors arrêtés par une dame qui revendique la propriété du chemin. Je verifie la carte, c'est bien l'itinéraire et le chemin est communal..." oui c'est communal mais c'est quand même chez moi, et puis, ça ne va nulle part, vous allez vous perdre dans les bois, et il y a un énorme fossé, vous ne passerez pas...." .J'écoute patiemment ce monologue ubuesque, relève quelques incohérences et décide malgré tout de passer par là (on ne va tout de même pas faire un détour de plusieurs kilomètres par la route parce qu'une estivante ici pour deux mois s'approprie le sentier pour sa tranquillité).

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 1

    Nous descendons donc par cette petite coursive tout à fait bien tracée et balisée, sans rencontrer LE terrible fossé et franchissons pour la seconde fois le Doustre par le petit pont routier avant de gravir une première longue montée sur le goudron, redescendre dans les bois et remonter jusqu'au petit hameau de la Bitarelle où un sympathique couple nous offre le plein d'eau et un seau pour les filles. Nous utilisons la fin du seau pour faire une petite lessive avant de repartir sur le plateau.

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 1

     

    Nous suivons maintenant le chemin Glizé, qui en quelques kilomètres nous mène à l'église de Gros-Chastang. Ici, nous allons quitter l'itinéraire qui redescend vers le Doustre pour le traverser par une passerelle métallique (impossible pour les ânesses), notre déviation restera de ce côté là de la rivière et nous la traverserons plus tard par la route en bas de la Roche-Canillac.

                                Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 1

    Mais pour l'instant,les étangs pour camper sont de l'autre côté et il est temps pour nous de rechercher le tipi pour ce soir... Au petit hameau de Coustaloux, Philippe et Josiane nous offrent pour la nuit un terrain plat à l'orée de la forêt et ils nous invitent à partager leur repas du soir. Une belle soirée de rencontre avec les hommes et les animaux (la petite truie qu'élève Philippe, un couple de fouines jouant en contrebas des tentes,...).

    Le circuit du Doustre et du plateau des étangs 1

    Il y a le long de cet itinéraire tout un petit patrimoine rural architectural discret, puits et surtout croix de chemins de toutes formes . Je n'ai malheureusement pas pu les photographier toutes, la marche en groupe ne permettant pas toujours des arrêts impromptus.Ce sont les moines irlandais qui, au VII° siecle, furent les premiers à faire de la croix un vrai monument sous la forme de stèles gravées.On assiste à une multiplication des croix à partir de 1095, date à laquelle le droit d'asile est étendu aux croix de chemins qui ont alors un double rôle de guide et de protection.Le vandalisme, les intempéries et l'usure du temps sont responsables de leur forte diminution et malgré l'essor de cet art architectural au XIX°, il n'est aujourd'hui plus d'actualité, les derniers ateliers ayant fermé au début du XX° s.

    En voici quelques unes issues du site cc-doustre-plateau-etangs.fr dont voici le lien http://cc-doustre-plateau-etangs.fr/index.php?men=83&lang=# où vous trouverez des explications plus développées et les photos de toutes les croix rencontrées sur cet itinéraire.

     

    Je vous laisse pour cette fois, la suite de notre petite aventure dans 5 jours....

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  • Vous nous aviez laissé pour la nuit au bord d'un champ moissonné et nous nous sommes levés tôt pour reprendre le chemin. Nous traversons Préveranges  : pas de boulangerie mais nous faisons le plein d'eau et Morgane trouve un copain beaucoup plus grand qu'elle!

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs, 2° épisode

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs, 2° épisode

     

    C'est une petite étape sans difficulté particulière que nous allons faire cette fois. Le paysage défile lentement entre chemins et petites routes, parsemé de quelques rencontres avec les habitants, toujours curieux de rencontrer des ânes (apparemment, il n'y en a pas tant que cela sur ce sentier des muletiers). Nous traversons la Joyeuse, presque à sec elle aussi.

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs, 2° épisode

    pause petit déjeuner (nous sommes partis tôt ce matin!)

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs, 2° épisode

    Entre les petits bois et le bocage, des "mares" ou étangs animent le paysage.

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs, 2° épisode

    A la fin d'une longue petite route, nous atteignons le château d'eau du Magnoux, point culminant du Cher et de la région Centre: 504 m. (avec ou sans la hauteur du château d'eau winktongue), autant dire que nous sommes dans un pays plat par rapport à ce dont nous avons l'habitude!

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs, 2° épisode

     

    Un peu plus loin, nous faisons la pause de midi aux sources de l'Indre.

    17° veillée

    "Brulette regrettait, en elle-même, de passer par un pays nouveau, où elle ne revoyait aucun des endroits où elle avait cheminé en la compagnie d' Huriel. Pour moi, j'étais content de voyager et de voir Saint-Palais-en-Bourbonnais,et Préveranges,qui sont petits bourgs sur grandes hauteurs; puis Saint-Prejet (St Priest La Marche)et Perrassay, qui sont autres bourgs, en descendant le courant de l'Indre;et, comme nous suivions,quasi depuis sa source, cette rivière qui passe chez nous, je ne me trouvais plus si étrange et ne me sentais plus en un pays perdu."

    Le coin est parfaitement tranquille, au bout d'un chemin et les services techniques ont eu la bonne idée d'installer là une table de pique-nique.Mon chéri regrette depuis le début du parcours l'absence de banc et de table pour pouvoir manger correctement assis,autant dire que nous en profitons pour faire un festin de rois:betteraves rouges,terrine de canard,kiri et thé avec des petits beurre et du lait concentré sucré!

    Même les Chéries qui broutent autour de nous en profitent!

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs, 2° épisode

    Nous utilisons le mignon petit bassin entouré de haies et couvert d'une herbe tendre comme de la moquette pour laver un peu de linge entre les lentilles d'eau et nous rafraîchir avec une bonne toilette.J'ai oublié de prendre une photo de cet endroit enchanteur, heureusement, il y a internet!

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs, 2° épisode

    Après une petite sieste dans le silence de midi, nous gagnons un sous-bois avant de retrouver le bocage et d'entrer dans le département de l'Indre. La balade de l'après-midi est agréable malgré la chaleur toujours accablante, le rythme de la marche amène la méditation et la présence des ânesses en augmente la dimension.

    Le soir approche et nous commençons à guetter un endroit pour planter la tente. Le plus difficile est d'avoir un peu d'herbe pour les filles. Un agriculteur nous propose son champ, malheureusement, nous ne pourrons y rester, les vaches ont absolument tout brouté et les ânesses ne baissent même pas le museau à terre pour chercher ce qui reste, il n'y a plus rien!

    Nous poursuivons avant de nous installer un peu plus loin, à l'entrée de Perassay, sur un terrain loti vacant. Impossible de demander l'autorisation pour la nuit, aucun numéro de téléphone sur la porte de la mairie et les voisins ne sont pas très coopérants (nous sommes des migrants dans notre propre pays...Et nous avons une pensée pour tous ceux qui cherchent un abri où se poser)

    Le but de ce cinquième jour de marche, c'est principalement de trouver une boulangerie, pour ne pas terminer la balade sans vivres, comme nous l'avons fait l'année passée. La petite épicerie de Perassay est malheureusement fermée pour congé, nous envisageons d'atteindre Ste Sévère avant midi. La balade sur le plateau, de bon matin alors qu'il ne fait pas encore trop chaud est très agréable.

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs, 2° épisode

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs, 2° épisode

     

    Ce n'est pas en passant par le Sénégal qu'on va arriver vite!

    Nous poursuivons par la vallée des moulins avant de suivre la déviation par la route, le ruisseau de Beaulieu est infranchissable par les ânesses qui ne peuvent pas remonter le cours d'eau les pieds au sec (la configuration du gué est difficile: il faut longer le ruisseau sur une étroite corniche ou marcher dans le lit caillouteux pour arriver à la confluence 20 mètres plus loin et franchir le gué).

    Commencent alors les trois pires kilomètres du parcours: trois kilomètres de départementale à grande circulation, avec d'énormes camions à grande vitesse, des accotements trop étroits et des parapets de pont à ras la route. Il faut empêcher les ânesses de faire des écarts et les maintenir le plus près possible des accotements. Quand nous arrivons à l'entrée de la petite ville de Ste Sévère, une pause s'impose pour faire retomber le stress. Il est 11h45, juste le temps d'arriver à la boulangerie, un km plus haut , et nous pourrons prendre la pause de midi tranquillement (c'est mon chéri qui fera les deux kilomètres supplémentaires, je reste avec les filles qui ont trouvé à brouter dans une pente).

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs, 2° épisode

     

    17° veillée

    "Sainte-Sévère est un bel endroit coupé en ravins bien arrosés, et réjouissant à la vue.Nous fîmes choix d'un tertre élevé, où l'air était si vif que, du repas,il ne resta ni une croûte,ni une verrée de boisson."

    Le seul avantage de ce village pour les rand'âneurs que nous sommes, c'est la table de pique-nique sur la petite aire de repos le long de la rivière. Les travailleurs du service de la voirie qui ont là leur cabane de chantier nous tiennent compagnie.

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs, 2° épisode

    Après la petite sieste, nous réfléchissons à notre itinéraire. Nous approchons de La Châtre, qui d'après les descriptifs et les conseils de l'association, est difficile à traverser avec les animaux. Après notre aventure routière, nous hésitons...Aller jusqu'au Manoir de George Sand à Nohant est très tentant, en même temps, la visite sera difficile avec les Chéries, d'autant plus que le temps passe vite et que la semaine est bien entamée....

    Nous jouons la sécurité et j'étudie sur la carte un itinéraire de jonction avec le sentier plus loin. Il existe déjà une variante qui part de Ste Sévère et rejoint La Motte-Feuilly, mais elle comporte de nombreux gués et les déviations envisagées par la route départementale encore très passagère n'est pas très intéressante. C'est donc par des petites routes et petits chemins, sans croiser aucun véhicule, que nous gagnons le petit hameau de La Bierge, retrouvant là notre chemin. Nous irons visiter La Châtre une autre fois.

    Nous poursuivons un peu le sentier jusqu'à Malterre et grâce à une petite erreur de direction, nous trouvons notre tipi du soir près d'une ancienne maison de passage à niveau. Erreur d'itinéraire doublement bénéfique puisque nous évitons aussi une meute de chasse à courre passant sur le chemin quelques minutes après nous. Nous passons une très belle soirée et une matinée tranquille au bord du pré servant auparavant à l'élevage d'oies de la propriétaire qui nous a accueillis.

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs, 2° épisode

     

    Le chemin qui nous conduit à Chateaumeillant est aussi paisible que la veille. Nous changeons peu à peu de paysage et entrons dans les vignes qui entourent Chateaumeillant.

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs, 2° épisode

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs, 2° épisode

    Chateaumeillant est un petit village tranquille sous le soleil de midi. Tout est fermé, nous discutons un peu avec un habitant émerveillé par notre aventure avant de nous poser pour midi sur le talus des anciens remparts (le parc aménagé-avec tables et bancs!- en face possède des chicanes pour éviter l'accès aux mobylettes qui sont tout de même à l'intérieur...par contre, les ânesses, elles , ne peuvent définitivement pas passer). Repas, eau chaude, sieste et petit tour dans le musée libre du village, au pied de l'église.

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs, 2° épisode

    sur les anciens remparts

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs, 2° épisode

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs, 2° épisode

    l'église, le musée et l'hôtel du chapitre

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs, 2° épisode

     

    dans le musée

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs, 2° épisode

    l'arrière de l'église

    Nous reprenons le chemin sans nous presser, il nous reste seulement une quinzaine de kilomètres avant de terminer la boucle... et nous n'irons pas très loin pour cet fin d'après-midi. Nous poserons notre campement à Beaumerle, chez Christiane et Jean-Louis, qui nous accueillent avec plus que le nécessaire. Une belle soirée autour d'un apéro et un gros sac de gourmandises au départ le lendemain matin qui agrémentera nos légères réserves alimentaires jusqu'à la fin de l'aventure.

    Le tipi était doux, mais nous avons un peu mal dormi: un âne de l'autre côté du village ayant brait toute la nuit, Clara se fit un devoir de lui répondre et notre tente se trouvait à quelques mètres d'elle!

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs, 2° épisode

    dernier tipi

    L'aventure touche à sa fin. Nous suivons les derniers chemins creux et un bel itinéraire dans un bois lumineux.

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs, 2° épisode

     

    Encore quelques pas sur des petites routes et de larges pistes avant de gagner l'étang de Bombardon. Il est à peine midi, nous avons atteint notre but. L'endroit est parfait pour attendre le retour du véhicule et faire monter les Chéries dans leur van pour le retour à la maison.

    Dernier selfie de notre petite troupe!

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs, 2° épisode

     Au bilan, quelques 150 kms, parcourus en 6 jours, avec 5 nuits de bivouac, de belles rencontres et un chemin facile et reposant.


    J'espère que ce petit récit a su rendre tout le plaisir que nous avons eu à randonner sur cet itinéraire facile, à très faible dénivelé, et qu'il vous a donné envie de parcourir ce petit bout de région riche en patrimoine. Ce parcours est jonché de gîtes et accueils divers si vous ne voulez pas comme nous dormir sous la toile de tente, l'association a fait un très bon travail de diffusion et vous pouvez trouver toutes les cartes et leur descriptif sur leur site http://www.sentiermaitressonneurs.com.

    Si vous voulez faire le voyage dans votre canapé, lisez "Les Maîtres Sonneurs" de George Sand.

    Et enfin, pour de belles rencontres éphémères ou durables, faites bon accueil aux randonneurs...

    A bientôt!

     

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  • Forts de nos expériences antérieures, nous avons décidé de réaliser chaque année une ou deux randonnées au long cours avec les Chéries (Clara et Morgane, nos deux ânesses). La plus grosse difficulté consiste en le choix d'un chemin ou d'un itinéraire.

    L'année passée, nous avions opté pour La rivière Dordogne, accompagnés du roman "La rivière Espérance" de Christian Signol.

    Cette année, c'est à la lecture d'un nouveau roman "Les Maîtres Sonneurs" de George Sand que nous avons sélectionné cet itinéraire de 180 kms dans le Berry.

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs....

    Il s'agit là d'une boucle entre Berry et Bourbonnais, à travers les départements de l'Allier, le Cher et l'Indre, sentier qui suit l'itinéraire initiatique des sonneurs de cornemuse et muletiers décrit dans le roman.

    Moins accidenté que le parcours sur la Dordogne, nous suivrons principalement des petits chemins creux bordés de haies et traverserons des petits villages restés simples malgré l'évolution des pratiques agricoles. Une randonnée paisible et romantique dans un paysage vallonné.

     

    Nous prenons le départ au petit village de St Eloy d'Allier, le plus proche de notre parking pour le véhicule et le van. Autour de nous, seules les haies de bocage forment encore un contour vert sombre autour des parcelles de champ grillées par le soleil. Encore une fois, notre voyage se fera sous un soleil ardent.

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs....à St Eloy d'Allier, juste avant le départ

    Nous soulevons de la poussière à chaque pas, même l'eau s'est retirée des vallons où elle n'a laissé pour empreinte qu'un peu d'herbe verte. Nous faisons une belle pause au moulin de la Vie.

    12°veillée

    "C'était au fin fond du bois,ou, pour mieux dire, au plus haut,que nous devions gagner;car le bois de l'Alleu, qui se joint avec celui de Chambérat, remplit un plateau d'où descendent les sources de cinq ou six petites rivières ou ruisseaux, et formait alors un paysage sauvage, entouré de landes désertes,ou peut s'en faut, d'où la vue s'étendait très au loin de tous les côtés-là, c'étaient autres forêts ou bruyères sans fin.

    Nous n'étions cependant encore que dans le Bas Bourbonnais,qui touche au plus haut du Berry,et il me fut dit par Huriel que le pays allait toujours grimpant jusqu'à l'Auvergne."

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs....

    Pour les Chéries, c'est là que s'impose la pause grignotage. Pas d'eau non plus dans l'air qui assèche la gorge, le nez et les yeux...

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs....

     

    l'église de Mesples

    Un peu après Mesples,nous passerons notre première nuit sur un petit carré de friche gentiment prêtée par Jean-Pierre, agriculteur avec qui nous discuterons longuement de la nouvelle agriculture et du lien à la terre. Les ânesses pourront brouter toute la nuit, nous sommes seuls,avec le bruit des animaux dans les stalles voisines et l'aboiement du renard.

    Reprenons le chemin, suite de larges sentiers et petites routes traversant des hameaux presque déserts.

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs....

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs....

    Seuls subsistent les maisons traditionnelles, avec leur monumentale porte de grange,côtoyant des hangars agricoles modernes et de vieux châteaux cachés par les arbres du parc.

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs....

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs....

    Habitats traditionnels typiques

    Nous nous risquons sur le chemin caillouteux qui descend vers la Meuzelle. J'ai préalablement étudié des déviations pour éviter les passages à gué aux Chéries, les passerelles existantes étant trop étroites pour elles; mais avec l'état de sécheresse, nous misons sur le fait de traverser sans une goutte d'eau...Et en effet, il ne reste plus une seule goutte, même entre les pierres en amont et en aval du cours, rien à boire pour les Chéries, il faudra qu'elles patientent mais nous traverserons sans encombre, pique-niquant même dans le lit de la rivière!

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs....

    En traversant la Meuzelle avec mes sabots....!

    Nous prenons réellement conscience de la sécheresse ici. C'est aussi le cas à Fareilles où la mare qui occupe le centre du hameau n'est plus qu'une cuvette craquelée.Dans un coin d'eau saumâtre, des poissons flottent sur le ventre tandis que la boue grouille de poissons tentant de gober un peu d'air à la surface.

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs....

    La mare à Fareilles

    Après une succession de montées et descentes, nous atteignons Huriel. Un dernier effort nous conduit au pied de l'église, puis du donjon....

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs....

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs....

    ...avant de redescendre à nouveau pour regagner le sentier après quelques courses à la grande surface du coin (on achète des fruits à dévorer de suite et melon et pamplemousse pour plus tard). Beaucoup de circulation dans cette petite ville, et même si les Chéries ne font pas cas des voitures, ces dernières ne sont pas très patientes. Nous sommes contents de retrouver la nature et un beau tipi au bord du chemin quelques kilomètres plus loin.

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs....

    Après avoir trouvé de l'eau pour les Chéries et discuté avec un agriculteur local, nous poursuivons notre route balisée, faisant fi des déviations, les cours d'eau étant tous à sec, au grand dam des paysans et des bêtes qui attendent désespérément la pluie.Les Chéries aussi font de belles rencontres...

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs....

    Pour la première fois, les Chéries doivent franchir une voie ferrée. Nous nous engageons après avoir vérifié que nous avons un laps de temps assez long avant le prochain train. Le revêtement caoutchouté semble étrange au premier contact mais Morgane est curieuse, ça ne l'effraie pas.Ce qui la préoccupe, c'est le rail, elle voudrait bien sauter par-dessus mais l'écartement est tel qu'elle ne peut pas se retrouver entre les deux ou sauter les deux en une fois... Malgré tout, elle s'engage, à moitié sautant , à moitié trottinant et la voilà de l'autre côté. Clara ne met pas longtemps à la rejoindre. (Et bien sûr, c'est dans ces moments-là qu'on oublie de faire des photos, tout occupés que l'on est à les encourager ...)

    Nous traversons le petit village d'Archignat avant de prendre un chemin à flanc de coteau qui nous offre un magnifique panorama sur la région. Puis une large piste forestière nous procure un peu de fraîcheur, le temps semble orageux, nous hésitons à sortir les plastiques de protection.

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs....

    Finalement, nous arrivons à la chapelle St Rémy sous quelques gouttes, mais nous n'aurons pas à nous mettre à l'abri: la pluie est encore passée à côté, comme nous le disent tous les gens que nous avons rencontrés.

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs....

    La Chapelle St Rémy de St Sauvier est très connue des gens locaux et même de plus loin. Elle a été édifiée au XVII° en lieu et place d'une chapelle plus ancienne au-dessus de trois sources connues et sacrées depuis l'époque gallo-romaine. La fontaine issue de ces trois sources coule derrière la chapelle,sans jamais tarir ni geler. Son eau est réputée miraculeuse, notamment pour les problèmes de peau,de vue et de rhumatismes.

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs....

    Nous y avons rencontré deux personnes venant remplir leur jerrican et malgré la fraîcheur de l'eau, une dame y trempait ses pieds.

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs....

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs....

    Les Chéries n'ont pas voulu y goûter. Nous, nous avons fait comme la dame et même si nous n'avions rien à soigner, nos petits pieds étaient ravis de sortir des chaussures et de se rafraîchir!

    Nous prendrons la route pour gagner Préveranges, ne trouvant personne pour nous renseigner sur les prochains gués et radiers à franchir. Au village, nous ne trouvons rien pour recevoir notre tente et laisser brouter les ânesses. Nous rebroussons chemin sur quelques centaines de mètres pour finalement s'installer en limite de champ repéré un peu plus tôt.

    Sur les pas des Maîtres Sonneurs....

     

    Encore une belle nuit au coeur de la nature..... La suite dans cinq jours!

     

     

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