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Par a musaraigne le 15 Novembre 2024 à 01:41
Quel plaisir de profiter de ce bel été indien après un début septembre peu attrayant!
Avec nos voisins et amis, nous sommes partis pour la journée faire une petite balade du côté de St Cirq Lapopie, sur le chemin de halage le long du Lot.
Seulement une dizaine de kms, suffisant pour reprendre le rythme après une covido grippe qui nous avait bien fatigués.
Nous voilà donc sur le parking ( encore payant!) de Bouziès, petit village aux belles maisons typiques du Lot. D'ici, on a une belle vue sur le vieux pont metallique et la façade du chateau des Anglais, bâti dans la roche.
Le large chemin plat qui longe le Lot traverse d’abord un espace ouvert sur la prairie avant d’être peu à peu cerné par les falaises, rétrécissant le passage.
Puis nous pénétrons sur la partie la plus spectaculaire de l’itinéraire : les falaises étant à fleur d’eau, les hommes ont dû creuser la pierre pour pouvoir poursuivre leur progression. Le chemin de halage passe alors sous la falaise, la pierre humide patinée par les passages ancestraux devient glissante, les voix résonnent un peu plus fort. Pendant 400 mètres, nous cheminons sous 40 mètres de falaises, dans ce demi-tunnel percé à coups de pics entre 1843 et 1846.
Le niveau du Lot est au plus haut, la navigation a été interrompue plus tôt dans la saison, mais il y a encore beaucoup de randonneurs et de cyclistes qui suivent cet itinéraire.
Là, sous le couvert des falaises, nous découvrons sur la paroi une sculpture contemporaine ( une trace pour les générations futures comme les scènes rupestres préhistoriques) . Difficile d'avoir du recul pour mieux admirer l'ensemble, la rivière coule derrière nous, mais c'est une oeuvre à toucher, caresser les courbes et spirales polies, examiner les trous retravaillés, sentir la dureté de la pierre et sa fraîcheur.
Cette œuvre est la réalisation impromptue de Daniel Monnier, artiste sculpteur qui fut séduit par ce lieu exceptionnel. Sur 20 mètres de long ,dans les années 80, il a travaillé cette roche calcaire pour en sortir sa vision de la rivière. Il y reviendra en 2018-2019 pour poursuivre son oeuvre .
Nous retrouvons ensuite le sentier dans sa configuration première, longeant la rive et ses écluses jusqu'à la hauteur de St Cirq Lapopie.
Là, nous abandonnons la marche facile et commençons la grimpette en monotrace sur un sentier caillouteux à travers un bois aux allures de Causse.
Nous voilà au village. Encore une grimpette en escaliers pour parvenir en haut du rocher, avec un magnifique point de vue sur les toits du village et la vallée du Lot.
Après avoir flâné dans les ruelles, nous entamons la descente vers la rivière par une autre sente caillouteuse. Une fois vers le Moulin, nous poursuivons vers le petit port, escale désertée en cette fin de saison touristique.
Puis vient le moment de prendre le chemin dans l'autre sens pour regagner le véhicule, admirer encore une fois , avec une lumière différente, la sculpture de Daniel Monnier, observer les plantes des berges et glaner quelques boutures...
Une belle journée d'automne comme on les aime!
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Par a musaraigne le 30 Mai 2024 à 02:09
Continuons notre petit tour dans le parc naturel de Peneda Geres.
Après une pause pique nique et sieste à l’ombre, on prend la route de Vale de Homem, traversant le parc du Nord au Sud jusqu'à la frontière espagnole. Au sommet, au pied de l’ancienne douane, nous terminons la journée par une petite balade le long de la rivière sur l’ancienne voie romaine, jusqu'au pont de São Miguel,puis jusqu'à une nouvelle cascade.
Une petite escapade en Espagne pour revenir au Portugal par une autre vallée nous mène au village de Lindoso, au pied de son château et de son aire d’espigueiros.
Ces constructions en pierre et bois, posées sur des colonnes de pierres sont les greniers à maïs du village. Aujourd'hui, ils sont vides, parfois entretenus, le plus souvent en ruine.Ils donnent une impression de vieux caveaux abandonnés.
Le village de Soajo,quelques kms plus loin, est réputé pour les siens. A vrai dire, ils semblent moins nombreux que ceux de Lindoso, mais l’endroit est sans doute plus entretenu et mieux placé et peut-être aussi davantage mis en valeur pour le touriste.
Un petit déjeuner dans une pastelaria, quelques emplettes à l’épicerie du coin, et nous voilà prêts pour une nouvelle balade, un tour du village en partie sur l’ancienne voie romaine, puis dans les anciens jardins en terrasse dont les plus éloignés sont gagnés par la forêt.
L’eau coule encore de toute part, irriguant le paysage ,alimentant des moulins, formant des cascades pour la baignade.
Les jardins en terrasse sont encadrés de vignes qui poussent en hauteur pour gagner de la surface au sol, la cueillette se fait avec des échelles.
Dans le village, une exposition vente de poupées en costumes traditionnels du Minho.
Attendus pour le repas du soir, il nous faut redescendre vers le Cavado.Nous choisissons les petites routes ,montées et descentes de cols, traversée de minuscules villages et croisement de troupeaux en liberté.
Nos amis ont pris le chemin du retour,nous aussi,mais nous avons eu davantage le temps de flâner avant ces trois jours en commun.
Nous en avions profité pour faire une balade dans la serra de Cabreira, face au Peneda Geres :
Et un petit tour à Braga pour gravir les marches du Bom Jesus.
Avant de rentrer chez nous, nous ferons aussi un détour par Montalegre, dont nous sortirons un peu déçu, on imaginait ce village beaucoup plus ancien.
Sur la route, on s’arrêtera au baloiço São Caetano ,ces petites balançoires perchées face aux panoramas parsèment le Portugal .
Une jolie semaine bien remplie, on a passé de très bons moments avec nos amis et ces paysages du Nord ont été vraiment dépaysants. Ce dépaysement avec peu de kilomètres parcourus est aussi une particularité du Portugal qui possède des caractéristiques régionales très marquées sur un territoire assez petit.
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Par a musaraigne le 25 Mai 2024 à 01:48
Nous avons choisi de passer notre hiver au Sud du Portugal, sous le 38e parallèle, de façon à éviter les précipitations importantes qui marquent la saison plus au Nord, et nous ne regrettons pas notre choix.
Mais le Nord du Portugal a aussi de magnifiques paysages à découvrir, notamment le parc national du Peneda Geres qui lance les sommets acérés de son univers minéral à l’assaut du ciel.
Nous avons profité d’une semaine bien chaude chez nous et d’une accalmie de la pluie là-haut pour y retrouver des amis et profiter d’une température idéale pour la randonnée.
Le Nord du Portugal est un pays de sources, la nature est infiniment verte, des résurgences d’eau glougloutent de partout et les cascades sont innombrables.
Je vous propose de nous accompagner sur les chemins boisés, ou encore à flanc de falaises ou dans les vallées profondes à la découverte de la flore et de la faune qui peuplent ces montagnes... et peut-être y apercevrez-vous le loup?
Nous avons seulement 3 jours avec nos amis pour leur donner un aperçu des merveilles du Peneda Geres, j’ai prévu un itinéraire en boucle d’environ 200kms et de nombreuses randonnées sur le parcours.
Nous quittons donc le grand axe de la route nationale 103 pour passer de l’autre côté du fleuve Cavado qui marque la limite Sud du parc.
A peine quelques kms et nous chaussons les baskets pour nous rendre dans une petite vallée où subsiste un vieux pont en aval d’une cascade. Nos premiers pas dans cet univers de rochers polis par les millénaires.
Le pont de Misarela,datant du Moyen-Age, aussi nommé pont do diabo, se situe sur l'ancienne voie romaine menant de Chaves à Braga.Il fut le témoin d'une bataille entre l'armée française de Napoléon et 400 hommes portugais qui en défendaient le passage plutôt que de le détruire, conformément aux ordres donnés par leur sergent.
Des chèvres ont trouvé un havre tranquille pour prendre le soleil le long de la paroi abrupte qui plonge vers le ruisseau.
Encore quelques kms plus loin et avant de pique-niquer sur la place du village de Pincães, nous voilà partis pour une autre balade de quelques kms en direction d’une autre cascade...
Nous hésitons sur l’itinéraire et c’est finalement au sommet de la cascade que nous arriverons, au creux d’un superbe cirque où les vaches barrosa, solitaires aux cornes immenses, se promènent indolentes sans se soucier de nous.
Elles nous tiendront également compagnie pendant le repas, errant dans les rues et sur la route à la recherche d’un peu d’ombre pour la sieste.
Pour terminer la journée, petite pause rafraîchissante au bord de l’eau, toujours en compagnie des vaches randonneuses.
Et la visite d’un piège à loups typique de la région à Fafião:
Le "fojo do lobo", piège à loup, est une immense construction de murs de pierres de 60 m de long sur 2,20 de hauteur, bâtis en forme d’entonnoir et conduisant à un puits de 4 m de diamètre et plusieurs mètres de profondeur. La chasse au loup était constituée de trois équipes d’hommes: un premier groupe poussait le loup vers le piège en faisant du bruit et jetant des pierres, un autre groupe d’hommes cachés dans des abris semi circulairesle long de la muraille ainsi que le troisième groupe d’hommes, perchés sur la muraille tentaient ,eux,de tuer les loups.
Cette chasse utilisait beaucoup d’hommes et prenait souvent la nuit entière.
Le lendemain,arrivés la veille dans le petit village d’Ermida,nous sommes prêts pour une nouvelle randonnée, plus longue cette fois.Une boucle de 14 kms, traversant tour à tour bois de conifères, grimpant sur des belvédères, s’élargissant en une large piste où se succèdent les fontaines qui ne cessent de faire crépiter leurs eaux sur les pierres et quelques abris de bergers bâtis contre les énormes masses rocheuses arrondies, puis redescendant à flanc de montagne jusqu'à une majestueuse cascade avant de retourner au village.
Fougères, bruyères , genêts, une végétation qui rappelle celle de nos montagnes françaises.
Je vous laisse sur ces fleurs sauvages et vous retrouve dans quelques jours pour la suite......
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Par a musaraigne le 15 Mars 2024 à 02:23
Notre petit voyage au cœur du parc naturel d’Aracena touche à sa fin et pour notre dernier jour,on va rester au bord de l’océan, tout près de la ville de Huelva.
L’objectif de la journée: faire plus ample connaissance avec le grand navigateur Christophe Colomb....
Et pour cela, direction Palos , et particulièrement, le monastère de Santa Maria de la Rabida.
Ce couvent franciscain date de la fin du XIV°~début du XV°s. Son état actuel est la conséquence du séisme de Lisbonne de 1755.
C’est probablement lors des échanges avec des frères franciscains de la Betique installés aux Canaries depuis leur conquête que Christophe Colomb découvre l’existence dans ce couvent du "moine astronome" le Frère Antonio de Marchena et de l’ancien Contador Real à la cour de Castille,le Frère Juan Perez.
La visite du monastère se fera sur deux aspects: le bâtiment en lui-même, avec son architecture gothique et mudejar et des documents, tableaux et reconstitutions de ce que fut la vie et la découverte de Christophe Colomb.
Si Christophe Colomb vient porter l’habit franciscain au monastère, c’est pour travailler sur son hypothèse d’une Terre ronde et d’un océan qui pourrait conduire aux terres d’Asie sans contourner l’Afrique (d’après ses calculs, cela écourterait énormément le temps de voyage) et tenter de trouver le financement pour entreprendre ce périple dans un océan inconnu après les Canaries.
Il lui faudra 3 ans avant d’obtenir l’accord de la Reine Isabelle la Catholique et c’est grâce à l’appui des leaders de Palos, notamment l’armateur Pinzon, qu’il obtiendra de l’aide face à la résistance de la population. Colomb n’est pas espagnol, il est italien et sans rang social, la population locale ne lui fait donc pas confiance.
Finalement, c’est le 3 Août que Christophe Colomb levera l’ancre de Palos, avec trois navires , la Santa Maria, la Pinta et la Niña pour parvenir le 12 Octobre ,soit 3 mois plus tard,à San Salvador puis sur l’île d’Haïti, baptisée"La Española" par Colomb, puis " Hispaniola" sur les cartes qui ont suivi.
Nous découvrons son histoire au fur et à mesure de la visite des pièces du monastère.
1-La salles des fresques:
Les quatre murs de la pièce sont recouverts de 5 fresques peintes a fresco par Daniel Vasquez Diaz en 1929-1930.Il introduit avec cette œuvre le mouvement du Cubisme en Espagne.
On peut voir 5 tableaux:
1 le navigateur et le moine
2 la pensée du navigateur
3 les conversations de la Rabida
4 les marins héroïques de Palos
5 la fresque des navires
2-Le Cloître des Fleurs ou de l’Hospice:
Reconstruit à la fin du XVIII°s.,cet espace accueillait les marins désemparés. C’est là que Christophe Colomb aurait habité, ainsi que son fils Diego,entre 1485 et 1491.
Tout autour, les personnages et les scènes les plus marquantes de l’épopée de la Découverte sont représentés par le peintre Juan Manuel Nuñez Bañez avec une technique totalement novatrice mélangeant peinture et sculpture par une superposition de toiles.
3-L’église conventuelle:
La porte de clôture est probablement la porte d’entrée d’origine du "Ribat" ou "Rabita" almohade sur les vestiges desquels on a construit le couvent franciscain.
L’architecture de la chapelle principale est gothique tandis que l artesa, dans la nef,est typiquement mudejar.
Le plafond à caissons date du XIX°s.
Les fresques des murs sont du XV°s.
Les carrelages datent du XVII°s.
Dans le bas de la tour almohade du "Ribat", on a intégré au XIX°s. la chapelle de Notre-Dame des Miracles.Une statue en albâtre de la Vierge trône au centre. Elle a été couronnée par le Pape en 1993 ( avec ces mots:"Je viens vous rendre grâce pour les 5 siècles de christianisme en Amérique,dont vous êtes à l’origine").
4-Le cloître mudejar ou claustral
Resté debout après le raz-de-marée,il est une illustration du mudejar populaire franciscain.Les murs sont décorés de fresques "a fresco".
5-Les différentes pièces du Couvent:
La salle des conférences
Le réfectoire conventuel
La cellule du Père Marchena
La salle du Chapitre
La galerie des Caravelles
La salle des documents
La salle des drapeaux
Après presque deux heures passées à l’intérieur du Couvent, on va marcher un peu autour du monastère, admirant les jardins et les monuments.
Puis nous ferons une belle balade entre les minis averses au parc botanique :
Le musée des Caravelles et la serre botanique seront malheureusement fermés suite aux dégâts causés par la dernière tempête. Ce sera un plaisir que de revenir visiter cet endroit.
Une photo des caravelles vues de loin:
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Par a musaraigne le 10 Mars 2024 à 02:07
Aujourd'hui, pour la suite de notre road trip en Espagne, je vous emmène visiter des mines.
Le bassin minier du Rio Tinto fait partie des plus grands gisements de cuivre et de métaux non-ferreux du monde. Une partie du filon travers la frontière jusqu'au Portugal et nous avons près de chez nous la mine de Sao domingos dont je vous avais déjà parlé.
Cette fois, nous sommes au cœur du gisement, exploité presque sans interruption au cours des 20 siècles précédents.
Pour ceux et celles qui veulent en savoir davantage, voilà un lien sur le sujet:
https://patrimoineindustriel-apic.org/nos-dossiers/espagne-un-pays-de-mines/rio-tinto/
Nous faisons arrêt à la mina Concepcion, dont il ne reste aujourd'hui qu’un petit village et d’immenses trous remplis d’eau qu’étaient les mines à ciel ouvert. La vegetation reprend peu à peu ses droits et nous ferons une jolie randonnée dans ce coin ( avec des declivités importantes!)
Après avoir passé la nuit dans ce petit village, nous allons aux mines les plus importantes, celles du Rio Tinto, du nom de ce fleuve dont les eaux sortent rouges de la terre , ce qui en fait un sujet d’étude pour la NASA , un petit échantillon de Mars sur Terre.
Les mines sont gigantesques et impressionnantes, le tout baignant dans une odeur soufrée.
Nous finissons la visite par le musée de la mine et la maison des Anglais.
En effet, cette mine ayant été exploitée jusqu'à la fin du XXe siècle par une compagnie anglaise, tout un quartier de la ville reproduit la construction d’un quartier britannique, avec court de tennis et club.De même, toute l’infrastructure et le matériel de la mine (locomotives, machines de travail) sont anglais. C’est aussi à eux que l’on doit tout le réseau ferroviaire jusqu'à Huelva.
Après ces deux jours passés dans les mines, nous n’avons plus le temps de prendre la route pour Séville, ce sera pour une autre fois. A la place, on décide de rentrer par la côte et la ville de Huelva.
Malgré le vent, on profite d’une petite balade du soir jusqu'à la plage, en traversant les dunes, avec un coucher de soleil entre les nuages.
Je vous laisse pour cette fois.... On continuera l’aventure après une bonne nuit dans un petit port près de Huelva.
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