A la fin du mois de Fevrier, une belle semaine avec des températures printanières nous tendait les bras, nous décidions donc d’aller faire une virée jusqu'à Séville. 

Séville n’est qu’à 150 kms de la maison, mais nous partions pour 5 jours, histoire de profiter du voyage.

Notre premier arrêt fut pour la belle ville de Aroche, dans les montagnes d’Aracena, dont nous avions déjà arpenté les ruelles. Alors pour cette fois, c’est au pied de la ville que nous allons voir le site d’une ancienne ville gallo-romaine datant du milieu du 1er siècle.  Les ruines sont fermées,  mais l’endroit en cul-de-sac est aménagé et nous piqueniquerons ici, avec moutons et vaches pour compagnons.

A côté des ruines, sur les fondations de l’ancienne basilique de la ville abandonnée au XIII e, le monastère de Saint Mammes fut érigé. Malheureusement lui aussi fermé,  nous n’avons pu admirer ses fresques du XV°s.

Nous flânerons sous ses arcades et dans son petit jardin qui sont des promesses d’ombre pour la chaleur torride de l’été. 

Puis nous reprenons notre route, de nouveau pour quelques kms, jusqu'à Cortegana. Là encore, nous avions déjà visité le petit château qui domine la ville, nous irons tout de même en faire de nouveau le tour, visiter la petite chapelle adjacente et profiter du panorama sur les montagnes environnantes.

Mais c’est de l’autre côté de l’axe routier que notre interet se porte aujourd'hui,  nous voilà partis pour une balade de 6 kms sur le sentier des anciens moulins. Le chemin nous entraîne en bas de la vallée de la rivière Carabaña dont nous remonterons le cours, un sentier sûrement très agréable en été, à l’ombre et dans une vegetation de zone humide.

Il est déjà tard quand nous retrouvons le camion. Nous dormirons quelques kms plus loin, sur une esplanade offrant une vue panoramique sur la petite ville d’Almonaster la Real. 

Dès le lendemain matin,  nous partons à l'assaut de la colline de la mosquée. Après avoir traversé le vieux pont, ça grimpe rude à travers les ruelles....

Datant de la fin du IX siècle,  la mosquée fut érigée à l'intérieur du chateau medieval, lorsque l'Andalousie etait occupée par les musulmans.

Lors de notre ascension, nous trouvons notre guide en la personne d'une petite chatte qui nous precedera et nous attendra tout le long de la visite. Vous l'apercevrez sur plusieurs photos.

A l'intérieur de la mosquée,  la cour des ablutions, les colonnes et quelques hirondelles des murailles......

Après un petit tour au sommet des arènes adjacentes à la muraille, nous redescendons pour poursuivre la route vers Séville. 

Pour le temps de Noël, un de nos grands plaisir est d'aller admirer les crèches miniatures sur la côte portugaise de l'Algarve. La crèche de sable à vila Real de Santo Antonio d'abord, une des plus grandes du Portugal et la crèche de sel à Castro Marim, à quelques kilomètres de la précédente.

Cette année,  nous n'avons pas failli à la tradition,  mais nous avons ajouté une nouvelle visite: la crèche au crochet, exposée elle aussi à Castro Marim. 

C'est cette dernière que je vais vous présenter aujourd'hui,  ayant déjà fait des articles sur les deux premières sur mon blog ( vous pouvez aller les admirer en tapant crèche dans le cadre "rechercher").

Donc, voilà quelques photos de cette crèche,  entièrement réalisée par Maria de Carmo Pires.

Chaque année,  des nouveautés viennent enrichir ces oeuvres provisoires, on passerait des heures à essayer de saisir tous les détails de mise en scène et la dextérité de la mise en place des milliers de personnages et objets les composant.

J'espère que cette petite visite vous aura plu.

Aujourd'hui,  je vais clôturer la série d'articles sur notre voyage en Tchéquie en vous emmenant dans ses montagnes.

La plaine de Prague est en effet entourée de montagnes qui font frontière au Nord avec la Pologne et au Sud avec l'Autriche.

Commençons au Nord par le massif de Krusné Hory, connue pour sa célèbre arche de Pravcicka que nous n'irons pas voir. Nous profiterons tout de même de ce relief  de grès près de Teplice, en dessus de Krupka, en fin de journée,  laissant notre ami lire dans son véhicule.

À cette heure, il n'y a plus personne pour crapahuter parmi ces immenses rochers aux formes fantastiques. Parfois tout en haut, parfois tout en bas......

Plus à l'Est, une autre chaine de montagne, le Krkonose, abrite les stations de ski et la source de l'Elbe (où malheureusement,  nous n'aurons pas le temps d'aller ). Nous nous contenterons de l'Elbe devenant petite rivière et déjà freiné par des barrages.

Juste avant de quitter le pays au Sud, nous traversons une partie de la montagne de Sumava, en longeant l'immense lac Lipno.

Dans l'intérieur du pays, nous avons également fait quelques belles balades, comme par exemple le long d'un petit ruisseau près de Chomuto:

Et autour du château de Lazné ( en laissant notre ami au bar du château )  parmi les rochers de grès :

Une petite balade près de Turnov, avec un point de vue sur le château construit dans la roche :

Enfin, petite balade tranquille le long du canal de navigation Bata, près de Straznice:

Voilà,  j'espère que cette série d'articles sur notre petite escapade vous aura plu. Il y a encore de nombreuses choses que je ne vous ai pas montrées,  les petites fêtes rencontrées au hasard de notre itinéraire,  les souffleurs de verre de Novy Bor,....

Mais je pense qu'il est temps de reprendre le chemin du jardin et de mes petites réalisations bricolesques. Je vais quant à moi poursuivre la réalisation de mon carnet de voyage dans ce petit pays que nous avons tout juste survolé... en attendant une prochaine aventure.

Pour cette avant dernière étape en Tchéquie,  nous faisons halte dans la ville de Chrudim pour aller visiter le musée de la marionnette tchèque et en découvrir davantage sur cet art très prisé dans ce pays.

Le musée se situe dans une ruelle attenante à la grande place, dans un magnifique bâtiment de plusieurs étages en haut duquel une terrasse permet d'admirer la ville.

La tradition marionnettiste en Tchéquie existe depuis le Moyen âge,  mais c'est surtout dans la seconde moitié du XVIIIe siècle qu'elle prend un véritable essor et qu'elle se modernise grâce à  des créateurs ambulants qui parcourent le pays avec leur petit théâtre. 

Toutes sortes de marionnettes sont alors utilisées, des plus simples marionnettes en carton qui se déplacent à l'aide d'un bâtonnet aux marionnettes en bois sculpté. 

On retiendra quelques grands marionnettistes comme Dupak, avec ses marionnettes à double visage

ou encore les marionnettes danseuses de la famille Kocka et leur sculpteur et peintre italien, Joseph Alessi.

D'autres grandes familles sont aussi renommées,  la famille Chochol et la famille Kocka. Quelques unes de leurs marionnettes:

On peut aussi citer Josef Vachal, pour qui la figure du diable est omniprésente 

Ou encore Alois Schroiff qui crée des êtres surnaturels comme les lutins de l'eau et conçoit un système de joints plus sophistiqué pour articuler pieds et mains.

De nombreux corps de métiers travaillent au théâtre de marionnettes,  peintre et dessinateur pour les décors, couturiers pour les costumes, sculpteurs pour les personnages et aussi les acteurs qui prêtent leurs voix ainsi que leurs mouvements. Petit défilé  de personnages:

On peut voir la reconstruction d'un joli atelier de créateur de marionnettes, comment ne pas penser à Gepetto et son Pinnochio....

Et pendant ce temps, Krtek s'amuse avec quelques-uns de ces congénères coincés au musée. 

Derrière une petite porte blanche ordinaire, nous découvrons un univers enchanté :

Mais le plus connu, aujourd'hui élevé comme héros national tchèque,  est sans aucun doute Matej Kopecky (1775-1847), dont les talents de marionnettiste se retrouveront de père en fils sur 6 générations. A cette époque, le théâtre de marionnettes était pour la plupart des Tchèques le seul contact avec la culture théâtrale,  les idées des Lumières et la Renaissance tchèque.  La langue utilisée était le tchèque ( et non l'allemand ,la langue officielle ).

M. Kopecky crée le personnage de Kasparek, qui va progressivement remplacer le personnage de Pimprle (qui représentait la figure populaire du serviteur intelligent sachant à merveille parodier le comportement de la noblesse). Il joue avec 5 autres personnages principaux :la princesse, le roi, le chevalier, le diable et la sorcière 

Kasparek est pour les tchèques l'équivalent de Guignol en France,du Pétruska russe,du Punch anglais,du Kasperl allemand , du Tchantschès belge ou encore de Pulcinella dans la commedia dell'arte italienne.

D'ailleurs,  ces 6 personnages mythiques posent ensemble au musée !

Allez, pour le fun , un petit défi: qui est qui?

Mais après quelques belles décennies de théâtre pour Kasparek,  un nouveau personnage populaire monte sur les planches. Il s'agit de Spejbl, créé par Karel Nosek en 1920 et interprété par Josef Skupa. Spejbl est une caricature des bourgeois fatigués qui traînent dans les bars et se mêlent de tout sans rien comprendre. Il joue un moment en compagnie de Kasparek mais le duo ne fonctionne pas bien. Tout change en 1926, lorsque le neveu de Karel, Gustav, en crée une copie réduite baptisée Hurvinek, le fils qui pose des questions existentielles. 

Krtek n'a pas pu s'empêcher de poser avec ses compères stars de la Tchéquie,  comme lui!

D'autres artistes contemporains marquent encore aujourd'hui le monde de la marionnette. C'est le cas de Frantisek Vitek et sa femme Vera Ricarova avec un théâtre tout en bois où même les panneaux du décor sont mobiles.

Les dernières pièces du musée élargissent l'art de la marionnette à une vision mondiale, avec des marionnettes de Java, d'Indonésie , d'Inde ou du Rajasthan.

Et pour terminer, un théâtre original, dans le noir ,avec des personnages phosphorescents: le théâtre de Blackwits (Ivan Kraus et Nadezda Munzarova)

La marionnette tchèque figure depuis 2016 sur la liste représentative des traditions vivantes de l'UNESCO.

J'espère que ce petit tour d'horizon du théâtre de marionnette tchèque vous aura plu!

Étant un ancien pays de l'Est,  on aurait pu attendre de notre voyage en Tchéquie un petit retour dans l'Histoire , avec un pays rural  et rustique( comme dans mes souvenirs de la Roumanie en 1992).

C'est oublier que la Tchéquie,  avant les guerres mondiales, était dans le top 10 des pays les plus industrialisés du monde. Fort d'un sous-sol riche en minerais,  le développement industriel et technologique du pays permit la naissance de nombreuses marques comme Skoda pour les véhicules, Zetor pour les tracteurs,  ainsi que de nombreuses motos et moteurs moins connus.

Aujourd'hui,  la Tchéquie reprend les rênes de son économie  en conservant ses points forts et en occupant une place de choix dans l'aéronautique, l'electronique et les technologies de pointe. 

Je vous propose aujourd'hui d'aller faire un tour dans ce patrimoine industriel et technologique. 

Tout commence dans la mine..... et on poursuivra par quelques musées agricole, motocycliste et automobile.

Krtek a trouvé un compère pour visiter la mine de Krasno:

On peut faire un petit tour dans les wagons de minerai:

Il y a aussi les wagons toilettes et infirmerie:

Autour du puits de mine, des bâtiments pour prendre sa pause ou se faire soigner:

Au premier plan à l'infirmerie,  l'équipement de masques à oxygène des mineurs:

Et les machines qui tournent à l'extérieur, pour le fonctionnement de la mine:

Dans un dernier bâtiment,  on peut admirer des maquettes de la mine. Vous imaginez comme j'ai apprécié ce travail:

Partons maintenant au musée des technologies agricoles de Caslav:

Avec une exposition de carrosses:

De la motoculture:

Des moteurs fixes:

Et des tracteurs du plus petit au plus gros:

Et des tracteurs à chenilles:

Et enfin, un peu d'aéronautique :

Maintenant, jetons un coup d'oeil aux deux-roues  au musée des motos tchèques à Troskovice:

On commence par une ancêtre :

Et des exemplaires de Jawa, Alce, CZ et d'autres moins connues:

Terminons par la ville de Mlada Boleslav,berceau de la marque automobile Skoda:

 La statue de Laurin et Klement, les inventeurs à l'origine de Skoda:

Tout a commencé par des moteurs fixes et des adaptations de moteurs sur des vélos :

Puis ils sont passé à trois roues:

Puis quatre, avec la création de la Voiturette en 1906:

En 1924, ils équipent même les avions avec deux moteurs de 8 et 12 cylindres:

Dans le même temps, l'entreprise L&K devient Skoda, les deux logos apparaissant  sur les vehicules:

Et vous connaissez la suite, avec de nombreux modèles jusqu'à aujourd'hui :

Et les versions électriques :

Sans oublier les voitures de courses:

Et pendant tout ce temps, Krtek est resté sagement lire:

Si vous n'êtes pas passionné par la mécanique, je vous emmène la prochaine fois au musée des marionnettes !