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Les grandes oreilles en Corrèze, jour 5, 6 et 7
Comme chaque matin, nous traînons un peu avant de reprendre le chemin. Nous avons décidé, après discussion avec un VTTiste qui a fait plusieurs fois l'itinéraire, de gagner Collonges la Rouge par une variante de l'itinéraire de Compostelle plutôt que par le GRP. J'aurais bien aimé m'asseoir un peu sur la Chaise du Diable devant laquelle nous devions passer, mais le sentier est là bas très escarpé, avec de nombreuses parties en cailloux et une fois dans la vallée, un petit ruisseau à franchir avant de remonter sur un chemin tout aussi difficile en face. Pour épargner les sabots de Morgane, nous emprunterons donc un itinéraire beaucoup plus doux, qui , après avoir franchi une petite colline de chataigniers, nous conduira en une douce descente jusqu'à la petite ville de Collonges.
Devant les étangs, nous surprenons un lièvre assis au milieu du chemin, puis une petite grimpette dans les chataigniers et nous voilà dans des petits sentiers tranquilles jusqu'à Collonges. Juste avant d'arriver, une drôle de rencontre avec un lama assez excité et nous nous retrouvons au milieu de la foule de touristes.
Nous pique niquerons dans un minuscule parc à l'ombre modeste d'un arbre... Collonges mise plutôt sur ses restaurants que sur les randonneurs, pas de magasin d'alimentation , juste des boutiques de produits d'épicerie fine en tout genre et d'artisanat. Bien sûr, les Chéries sont des stars, les gens défilent pour poser des questions ou prendre des photos, un jeune artisan nomade vient prendre quelques conseils, il va continuer son aventure avec des ânes la semaine prochaine. Dommage que les Chéries ne signent pas des autographes!
La traversée de Collonges ne manque pas de pittoresque, Clara ayant décidé de sauter à chaque grille d'évacuation des eaux plutôt que de les enjamber tranquillement. Morgane profite des demandes de photos pour grapiller quelques fleurs dans les jardinières....
Nous quittons ce monde agité par des petits chemins en sous-bois qui nous conduisent jusqu'à Meyssac, en doublant le nombre de kms qu'il faut par la grande route, mais c'est beaucoup plus agréable.
Meyssac est le seul village de l'itinéraire disposant de magasins pour nous ravitailler. Pendant que Gilbert va aux courses, nous attendons à l'ombre du batiment, les filles trouvant quelques herbes folles et piquant une sieste.
Nous évitons la grande route en contournant le centre ville par les zones résidentielles et reprenons le chemin, qui va grimper doucement jusqu'à Lagleygeolle.C'est à la sortie de Meyssac que nous trouvons notre tipi pour la nuit, chez Lucette, une gentille mamie qui nous permet de nous installer dans la jolie herbe verte, sous ses noyers.
Au matin, après un thé pris avec notre hôte, nous grimpons vers Lagleygeolle où nous arrivons deux heures plus tard. L'esplanade à l'arrière de l'église nous ouvre les bras. Une grande table, de l'herbe, des pannonceaux explicatifs du paysage, un superbe panorama et à deux pas, les sanitaires de la mairie où nous faisons un brin de toilette ainsi que les pleins d'eau.
On resterait bien là pour la nuit...mais nous decidons finalement de reprendre la route vers 18h, pour gagner le petit village du Pescher, plus bas dans la vallée. La encore, j'étudie un itinéraire un peu différent, préférant les petites routes et sentiers communaux plutôt que le passage par la forêt.
A l'entrée du village, un petit champ fauché au bord de la rivière bien sèche nous fait de l'oeil. Nous demandons à la maison en face la permission de nous installer pour la nuit. La dame possède quelques biquettes en dessus, elle adore les animaux et accepte sans hésiter.
Nous profitons de la douceur de la soirée pour aller faire un tour dans ce petit village que nous ne connaissions pas... et il vaut vraiment le détour. Les maisons sont charmantes, très fleuries et il reste près de l'église les douves en eau de l'ancien château ainsi que des petits ponts sympathiques qui enjambent une eau vive.Nous aurions pu aussi poser notre tente au petit jardin public, de l'autre côté de l'église.
Cette petite journée de randonnée fut très agréable, nous avons sûrement parcouru peu de kms, faisant de grosses entorses à l'itinéraire tracé du GRP, mais nous avons passé une journée reposante, sans difficulté , juste le plaisir de partager des moments avec nos deux ânesses au coeur de la nature.
Au petit matin, nous trouvons au pied de la tente tout ce qu'il faut pour le petit déjeuner, avec même un morceau de pain pour la route.Il est déjà 10 heures quand nous quittons ce petit coin tranquille, et encore plus tard quand nous quittons le village, arrêté de nouveau par quelques habitants.
Il est décidément difficile de quitter l'emprise du Pescher: juste quelques centaines de mètres parcourus et il nous faut débâter pour franchir un petit portillon près d'un château avec un chemin étroit qui se poursuit entre deux pâtures jusqu'à la route.On grimpe, on grimpe encore..... à l'orée du plateau, nous voilà de nouveau stoppés , en discussion avec Nanou et Christian qui insistent pour que l'on prenne un verre avec eux..... Le temps file, il est plus de midi..... Et si vous restiez manger avec nous?
C'est vrai qu'on a encore beaucoup de choses à partager... On improvise un enclos à l'ombre pour les Chéries, et on continue de refaire le monde autour d'une magnifique salade de crudités du jardin et un sorbet fraise maison. La journée est écrasante de chaleur et ,il faut bien le dire, ce repos sous la tonnelle est le bienvenu.
Comme la veille, nous reprenons la route à 18 heures, avec le projet de rejoindre Lostanges.Comme la veille, nous décidons de suivre la petite route et de couper ainsi une bonne partie de l'étape, nous ressentons une petite baisse d'énergie, sans doute dûe à la chaleur.
Et sur la route, une voiture s'arrête à notre hauteur, nous proposant pour la nuit un bout de champ à l entrée de Lostanges. Après avoir erré un peu autour de l'église, nous rebroussons chemin pour trouver notre hôte qui nous attend devant chez lui.
Jean-Pierre et Maryse ont derrière eux une grande expérience de l'accueil ,ayant été hospitaliers sur le chemin de St Jacques,un concombre de leur jardin agrémentera bien notre repas du soir et après une tisane, nous terminerons la soirée avec un petit concert privé, Jean-Pierre au clavier et Maryse au chant.
Un bon petit vent s'est levé, il rafraîchira la nuit sous la tente et encore une fois, nous aurons un sommeil réparateur sur nos nouveaux matelas gonflables très appréciés.
Tags : Randonnée, âne, Midi, correzien, Corrèze, Collonges la Rouge, Lagleygeolle, le Pescher
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Commentaires
2misspickwickMercredi 10 Août 2022 à 07:18le chemin du paradis des ânes,je crois qu'elles l'ont toute l'année à parcourir les chéries!!!!!avec toi comme guide,c'est certain,!!
merci pour cette belle visite du coin de france,avec de belles photos,merci et papouilles aux belles et courageuses chéries
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Mercredi 10 Août 2022 à 09:55
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Toujours de belles rencontres !!!
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Mercredi 10 Août 2022 à 09:56
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Comme c'est bon de découvrir ces petits coins de France en toute simplicité
Vous faites de bien belles rencontres et on se rend compte que l'accueil, le partage et la gentillesse sont toujours bien présents au fin fond des petits villages français. Il faut dire qu'il n'est pas courant de rencontrer des randonneurs avec votre équipage.
Bonne continuation par les petits chemins et bonnes rencontres
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Mercredi 10 Août 2022 à 09:59
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La France est un pays magnifique tant par la beauté de son territoire mais surtout par la gentillesse et l'accueil de ses habitants.
J'adore toutes ces balades à travers ces jolis villages, ces champs ...
J'attends la suite avec impatience.
Bisous à vous quatre et gros câlins aux Miss.
Douby
6ganeshDimanche 14 Août 2022 à 10:33merci pour la poursuite de cette belle balade en compagnie des chéries. tu devrais échanger les photos contre à manger... cela fait du bien de voir qu'il y a encore des humains accueillants, simples et qui ont le sens du partage.
Je ne me lasse pas de lire vos aventures! Tous ces petits villages qu'on ne connait pas sont vraiment superbes. ♥
Merci de partager avec nous tous ça!
Ah, je vois que la randonnée avec ânes ne se pratique pas uniquement sur le Chemin de Stevenson (GR 70)! Lors de ma randonnée la semaine dernière, les (rares) ânes rencontrés portaient en général le (jeune) enfant du couple...
Votre randonnée donne un bon exemple d'authenticité, avec des rencontres humaines, l'autorisation de bivouaquer le soir chez un particulier plutôt que dans un "camping organisé"... (heu, quid des sanitaires?).
Merci pour cet article, qui m'ouvre des perspectives auxquels je ne songeais pas...
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
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Samedi 27 Août 2022 à 13:19Bienvenue parmi les rand'âneurs! Le fait de faire du bivouac chez les particuliers ou dans les espaces publics permet d'avoir le temps et donc de rencontrer les habitants plutôt que de s'obliger à atteindre un camping. Pour les sanitaires, nous utilisons les toilettes publiques des villages ou bien les bois bien touffus( en prenant soin de ne pas laisser de traces derrière nous).Il y a toujours, même lorsque l'on est chez un particulier, un petit coin sauvage et désert pas loin.... et nous avons même eu l'installation de toilettes sèches spécialement pour nous chez un hôte d'un soir!Bien sûr, il faut oublier la douche et se contenter de toilette de chat et de baignade dans les cours d'eau. Je vous conseille, si la randonnée bivouac vous tente(éventuellement avec un âne ), les superbes vidéos sur YouTube de bunker sauvage qui vient de passer 64 jours en rando avec son âne. Si vous avez d'autres questions sur la randonnée au long cours en bivouac, n'hésitez pas. Bonne continuation!
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Merci bien Béa pour la poursuite de votre périple qui est toujours passionnante à lire et où Morgane et Clara se font "un peu" remarquer. Ce qui fait également plaisir à lire, est l'hospitalité naturelle de certains habitants qui vous permettent de "souffler" et de "partager" des moments de convivialité inoubliables et riches de bonté et de rapports humains.
Bonne journée. Bisous.