Il y a toujours un dilemme pour nous de randonner en hiver au Portugal. Les températures hivernales sont idéales pour marcher mais les journées sont courtes et il faut savoir s’occuper sous la tente lorsque la nuit tombe à 5 heures.... C’est pour cela qu’on attend toujours un peu, souvent trop, pour prendre la décision du départ.

Et là, nous sommes partis mi-avril, dans un premier jour au ciel un peu chargé, avec un petit vent agréable, l’idéal pour se remettre en jambes. Les jours qui suivront seront bien plus chauds et nous profitons pleinement de cette douceur de l’air dans nos collines alentejanes couvertes de fleurs.

Nous allons parcourir en tout une boucle de 140 kms en 7 jours, au départ de la maison, pour vous situer notre boucle, je vous ai mis un rond rouge sur la carte du Portugal et j’ai tracé plus ou moins l’itinéraire sur la seconde carte.

Je ne vous ferai pas un déroulé jour par jour, mais plutôt quelques commentaires avec des photos sur les moments clés de notre petite aventure.

L’Alentejo nous offre toutes ses couleurs en ce début de printemps: les fleurs blanches, jaunes ou violettes recouvrent les prairies sauvages des collines , faisant presque disparaître le vert hivernal. Les troupeaux de vaches, de chèvres,  de moutons, de chevaux et de cochons s’en donnent à cœur  joie.

Les écoles primaires seront souvent nos lieux d’accueil pour les pauses. Toutes construites sur le même plan, elles sont toutes désertées par les enfants dans ce petit bout de terre peu peuplé aujourd'hui. Certaines sont utilisées comme repère de chasse, d’autres abandonnées,  d’autres en cours de restauration pour accueillir des fêtes....

L’école de Sao Marcos:

L’école de Alves:

L’école de Picoitos:

L’école de Corvos:

L’ecole de Santana das Cambas:

Notre petite caravane réveille des souvenirs chez les anciens qui n’ont plus vu d’ânes depuis bien longtemps. L’âne, compagnon et outil de travail indispensable a disparu avec l’arrivée de la mécanisation et il est aujourd'hui en voie de disparition au Portugal. Chaque rencontre est l’occasion de partager un instant de la vie de ces braves paysans d’autrefois , parfois aussi avec de la tristesse devant la fin d’une époque constituée de petits lopins de terre où l’on s’évertuait à faire pousser quelques légumes tout en allant travailler à la mine...Une vie rude, mais libre au cœur de la nature.

Les Chéries attirent aussi la sympathie des villageois et l’on nous offre le café en terrasse pour que l’on puisse garder un œil sur nos grandes oreilles qui broutent sur les trottoirs informels....

La première partie de notre itinéraire va suivre une partie historique importante dans la région, dont je vous ai déjà parlé dans plusieurs articles. Située sur un des filon de minerais majeur d’Europe, des mines ont été ouvertes et exploitées sur des dizaines de kms, créant un décor particulier,tant par l’architecture des villages que par les infrastructures ferroviaires et l’environnement naturel.

A mina de Sao domingos

A Pomarao 

Lorsque nous trouvons le lieu idéal pour le campement du soir, nous laissons les ânesses brouter a leur guise, elles ne s’éloignent jamais de l’endroit choisi et nous pouvons monter tranquillement la tente et la clôture pour la nuit.

Pour ce tipi au bord du barrage du Chança, nous avons utilisé le petit espace de pique nique déserté et clôturé, nous avons monté la tente sous l’auvent, évitant ainsi la rosée matinale... et au matin, nous avons trouvé nos deux museaux à côté de la tente, sous l’auvent,gentiment alignées entre les chaises et le barbecue!

Lorsque nous traversons un village, nous en profitons pour faire les pleins d’eau et donner à boire aux ânesses (qui malgré la chaleur, n’ont souvent pas soif). Nous traversons les ruelles, évitant la route principale qui contourne le village, profitant de l’ombre,des parfums des fleurs et des façades blanches des maisons.

La deuxième partie de notre itinéraire sera beaucoup plus sauvage, nous allons traverser le parc naturel du Guadiana, domaine du lynx, réintroduit ici depuis quelques années,  Lui nous verra peut-être,  mais nous, nous ne le verrons pas.

Montées,  descentes, montées,  gués,  rien ne nous sera épargné sous la chaleur torride, mais le paysage est tellement enchanteur et calme et nos ânesses si volontaires que ce sera une magnifique journée de plaisir, avec des casse-croûte partagés  en bord de chemin.

On a oublié de faire le traditionnel selfie de fin d’aventure, sauf Clara et son ânier qui en ont abusé !

Et pour ceux et celles qui en veulent encore, voilà quelques photos supplémentaires prises au hasard du chemin....

J’espère que ce long article vous aura plu..... Si tout ce passe comme nous l’avons prévu,  la prochaine rand'ânée sera en Juillet,  en France.